Il faut être audacieux pour se lancer dans l’aventure du fromage surtout lorsque l’on s’est d’abord dirigé vers l’enseignement. Jean-Marie Cayla a relevé le défi, après avoir repris la ferme familiale de l’Aubrac dans les années 80. Après avoir tâtonné, il redevient élève et fréquente l’Ecole nationale d’industrie laitière de Poligny dans le Jura.
En 1987, il lance un fromage au lait cru baptisé l’Ecir, du nom d’un vent glacé, qui, lorsqu’il souffle sur les terres d’Aubrac créée des congères bien blanches. Une blancheur que l’on retrouve dans ses petits fromages ronds de 180 grammes. Au début des années 90, le succès est au rendez-vous. Jean-Marie Cayla, s’associe en 1996 avec un éleveur, Vincent Alazard, qui lui apporte ainsi la maîtrise de la chaîne de production, de la matière première au produit fini. L’Ecir s’est ainsi fait une jolie petite renommée à Curières disposant d’un espace pour recevoir le public avec vidéo pédagogique à l’appui.
Pendant des années, le défi de l’Ecir a été bien d’élargir sa zone de chalandise. Même s’il n’est pas toujours facile d’afficher un prix intéressant lorsque l’on envoie une ou deux palettes sur Paris vers les restaurants qui distribuent l’Ecir, comme la Maison de l’Aubrac dans le 8ème arrondissement ou le Petit Chavignol dans le 17ème. » Nous distribuons également à un grossiste aveyronnais sur Paris, la Maison Pagès à Belleville. Tout cela explique la difficulté de l’entreprise à attaquer le marché francilien où elle ne distribue grosso-modo que 10% de sa production qui avoisine 300 000 fromages.Et l’Ecir compte bien aujourd’hui se battre contre le géant Lactalis, qui a lancé récemment le Pérac, même format mais à base de lait de brebis.« Il nous faut revoir tous nos emballages pour accéder à la grande distribution et être visible surf les présentoirs. », expliquait Jean-Marie Cayla en 2005.
Aujourdhui, l’Ecir d’Aubrac a été racheté par la Coopérative Jeune Montagne.