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Sainte-Foy qui a fait la fortune de Conques

L’ histoire merveilleuse d’une jeune fille exemplaire
L’histoire retient que Foy, fille d’un notable romain d’Agen se convertit au catholicisme sous l’influence de sa nourrice, à l’âge de 12 ans. En 302 après J.C, Dacien, proconsul d’Aquitaine, applique avec vigueur l’édit anti-chrétien de l’empereur Dioclétien. Foy tombe dans les griffes du proconsul. Il y a de la Jeanne d’Arc dans Sainte-Foy car malgré toutes les tortures, elle n’abjure pas. Le proconsul la condamne alors au supplice du grill. Un orage providentiel éteint le feu. Fou de rage Dacien la fait alors décapiter. Sa dépouille enterrée et vite vénérée aurait été à l’origine de bien des miracles autour du tombeau de la sainte, ce qui fit sa notoriété. On lui attribue notamment le fait d’avoir délivré des prisonniers.

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Sur le coin inférieur gauche du tympan de l’abbatiale, Foy est représentée prosternée. Derrière elle, pendent les fers des prisonniers libérés par son intercession. C’est la patronne des prisonniers et des détenus.

Sainte-Foy, « star » du premier tube occitan !
Pas de CD, pas de FM en l’an 1000. Et pourtant, la chanson de Sainte-Foy va devenir un vrai tube. Il va se fredonner durant des siècles contribuant à asseoir davantage la réputation de Conques. L’histoire de Sainte Foy est l’un des premiers poèmes occitans. Mis en parole, il se chantera sur le chemin de Saint-Jacques et donnera du cœur au ventre pour bouter l’infidèle hors d’Espagne ! Car dans le même temps, Sainte-Foy va devenir non seulement l’une des saintes les plus vénérées du Moyen-Age mais également l’un des symboles de la Reconquista, la reconquête de l’Espagne.

Raconte moi une belle histoire !
L’important c’est de pouvoir raconter une histoire merveilleuse qui fasse rêver les foules. Quoi de mieux que cette jeune fille de douze ans grillée et décapitée, Sainte-Foy fera la fortune de Conques. Mais encore faudra-t-il faire oublier le méfait d’Ariviscus. Ce moine de Conques envoyé à Agen s’emparer du corps de la martyre enterrée près de là. Pendant dix ans comme le raconte (ou l’imagine) le chroniqueur médiéval Aimoin de Fleury cité dans l’Histoire du Rouergue (Editions Privat), l’infiltré va vivre avec la communauté de moines qui veille sur le tombeau de la sainte. Un jour de banquet, le moine –agent double- s’empare du squelette et le ramène à Conques. Pour faire oublier ce trouble départ, miracle de la terminologie- l’église parlera alors de « translation furtive»…