> La Victoire du « Joyeux gars de Pantin » -Le Petit Parisien 31/07/1911-
Garrigou triomphe dans le Tour de France cycliste
« La gigantesque épreuve du Tour de France cycliste organisée par notre confrère l’Auto s’est terminée hier. Depuis un mois, au nord, l’est, au sud, à l’ouest, elle a obtenu un succès considérable.
Disons de suite que c’est Garrigou, qui finalement, en sort vainqueur. En tête du classement général depuis le début de la course, le jeune coureur ne pouvait, d’ailleurs être battu, à moins d’accident. Derrière lui se place Duboc qui vient de conquérir ses galons de grand routier. Garrigou et Duboc ont reçu à leur arrivée au parc des Princes l’ovation formidable que valait leur prouesse.
Mais ils ne sont pas seuls à mériter l’éloge. Quatre-vingt-quatre coureurs quittèrent Paris au commencement de ce mois. Sur ce nombre, 25 y revenaient hier après avoir franchi, en 15 étapes, plus de 5000 kilomètres, par une température atroce.
Ces vingt cinq ne sont-ils pas également dignes d’être hautement félicités ? Ne sont- ils pas également tous des athlètes puissants et courageux, qui viennent de prouver leur valeur exceptionnelle ?
L’étape qu’ils ont couverte, hier, le Havre- Paris. était relativement courte et facile L’itinéraire suivi était celui-ci Le Havre. Fécamp (53 kilomètres) Dieppe-Neufchatel-en-Bray Gournay-cn-Rray kil.) Gisors (228 kil.) Mentes (2G3 kit.) Versailles (301 kil.) Paris Parc des Princes (317 kil.).
Le départ du Havre eut leu à 5 heures du matin.
Les premiers concurrents arrivèrent a Dieppe, à 8 h. 55 C’étaient Duboc et Godivier qui avaient trouvé moyen de fausser compagnie à leurs camarades.
C’est à peu près dans le même ordre que les coureurs furent contrôlés à Gisors, puis à Marines, où Duboc et Godivier passaient à 1 heure 52.
Une arrivée triomphale
Déjà pour les deux leaders, l’apothéose commençait. Des milliers de cyclistes accourus au-devant d’eux, des automobilistes, leur tirent, par St-Germain et Versailles….
Le vainqueur
Garrigou triomphe dans le Tour de France. Le » Joyeux gars de Pantin » ainsi qu’on se plait à le nommer, a déjà à son actif de nombreuses victoires, mais jusqu’ici on ne songeait pas à voir en lui le triomphateur du Tour de France.
II a prouvé de brillante façon qu’il en était capable, conduisant très sagement sa course, cherchant moins à triompher dans les étapes il en a cependant gagné 5 qu’à prendre la première place du classement général. Avec lui, la bicyclette Alcyon triomphe pour la troisième fois consécutive, dans la plus formidable épreuve cycliste courue dans !e monde entier. Jamais la lutte n’avait été aussi âpre, aussi ardente, mais malgré toutes les difficultés, Alcyon a triomphé de haute lutte, inscrivant ainsi son livre d’or, déjà riche en exploit? glorieux, le plus beau des trophées.
La construction française vient, avec le triomphe d’Alcyon de démontre une fois de plus à quel degré de progrès elle est arrivée dans la branche vélocipédie. Réjouissons-nous de cette victoire, qui fait leplus «rand honneur aux dirigeants de notre grande marque bleu ciel. Alcyon, par ce nouveau triomphe, s’inscrit définitivement la tête des plus grandes maisons de cycles du monde.»
