Portraits

Salut à Richard l’Africain

Le pilote moto Richard Sainct, triple vainqueur du Paris Dakar, et originaire de Saint-Affrique, s’est tué après une chute à moto, le 29 septembre 2004, lors du rallye des Pharaons dans le désert occidental égyptien à proximité de la frontière libyenne.

Un des plus grands sportifs français disparaît à l’âge de 34 ans. L’onde de choc n’est pas prête de s’atténuer dans le milieu du motocycle et bien au-delà. Richard était apprécié de tous, qu’ils fussent coéquipiers, adversaires ou organisateurs. « Il était chaleureux, c’était un grand professionnel et un battant » a déclaré Hubert Auriol, très abattu par cette disparition.
Comme bien des Aveyronnais audacieux, c’est très loin du pays natal qu’il a connu la gloire et rencontré le destin. C’est sur ces pistes de terre africaines du Sénégal, du Maroc, de Tunisie et d’ailleurs. Au guidon de ses BMW et autres KTM, il a avalé des kilos sable et de poussière à chevaucher les dunes comme un prince des Mille et une nuits.
Il était né en 1970 à Saint-Affrique. C’est là, dans ce Sud Aveyron, taillé par les causses que comme d’autres, il avait été touché par le virus du sport et de l’aventure. Magnifique terrain de jeu pour aventurier en herbe surtout quand le papa met le pied à l’étrier. C’était le cas : « Je suis monté sur une moto pour la première fois à six ans. Je partais en ballade avec mon père et ses amis. Quand j’ai su me débrouiller seul, je me suis amusé à en faire comme ça, juste pour le plaisir. » racontait Richard.
Après avoir effectué ses débuts en moto cross, il s’essaye à l’enduro, c’est en 1988. L’année suivante, il décroche un titre de champion de France, et en 1990, âgé de 20 ans, il participe à son premier rallye en Afrique, le Rallye de l’Atlas. En 1991, il prenait le guidon pour son premier Paris-Dakar.

En 1992, faute de budget, il doit renoncer au Dakar, mais trois ans plus tard, il revient sur la course mythique avec un contrat professionnel en poche. Il termine 5ème et premier Français en 1996 avant de remporter deux fois le Rallye en 1999 et 2000.
Son troisième et dernier succès remonte à 2003, année après laquelle il souhaitait tenter sa chance en 4 roues, sur les traces de ces illustres prédécesseurs, Hubert Auriol et Stéphane Peterhansel (vainqueurs du Paris Dakar dans les deux catégories). «Si on me propose un projet sérieux en auto, pourquoi ne pas tenter, cela me ferai plaisir d’essayer » confiait-il sur son site perso.
Rallye du Maroc, Rallye de Tunisie, Paris Dakar, il avait conquis l’Afrique , mais il était trop tôt pour qu’il disparaisse, lui qui avait tant donné et qui faisait la fierté de toute sa région. Toutes nos pensées vont vers sa famille, sa compagne et ses deux enfants.
Salut à toi Richard l’Africain !

Xavier Constans