Politique

Maires : élus pour le meilleur et le pire

 Paperasse et technicité.

maire_caylaTous les élus interrogés sont unanimes. Ils sont confrontés à une inflation galopante des lois et règlements et des contraintes techniques : stations d’épuration obligatoires, appels d’offres super formalisés, règles de responsabilité plus lourdes. (ci-dessous Didier Cayla, maire de Saint-Hippolyte).
« La moindre décision réclame une dizaine de  signatures » déplore Dominique Barres, maire de Colombiès. De fait, le risque de cette technicité, c’est de n’avoir plus à faire à un technicien. Bien souvent la connaissance juridique des dossiers repose entre les mains du secrétaire de mairie. «Mais on garde encore le pouvoir de décision » rassure Gérard Descrozaille, maire de Bozouls et notaire de profession. Bref, impossible d’être maire en dilettante. Même pour un petit village, c’est bien plus que 35 heures hebdo. «Mais, il y a une compensation, c’est la fierté de réaliser un projet jusqu’à son terme.» explique un maire.

Est-ce l’effet d’une évolution à l’américaine de la société française ? Rares sont les maires qui n’ont  pas été confrontés à des administrés chicaneurs. Le recours à l’avocat ou la menace de la procédure, sont brandis à tout bout de champ. « Nous avons une fontaine et un petit bassin de 40 cm de profondeur sur la place principale du village. Et bien le jour de la fête du village, on m’a menacé de me rendre personnellement responsable s’il arrivait un problème à un enfant parce que je n’ai pas voulu la vider » raconte un maire du sud Aveyron.

maire_fete

Ajoutez à cela les comportements risqués de certaines catégories de populations. Certains jeunes, par exemple, qui boivent hors de toute mesure durant les fêtes de villages et qui ont une tendance très forte à vandaliser. Aucun village n’est épargné. Entre les bagarres et les accidents, certaines fêtes votives –comme partout ailleurs en France- deviennent une source d’angoisse pour ceux qui sont aussi des officiers de police judiciaire.

Ils savent que leur responsabilité peut-être mise en cause à tout bout de champ. «C’est vrai que je suis content quand le feu d’artifice du 15 août se termine. Ce soir-là, les gens enjambent les barrières qui entourent le trou de Bozouls et s’il y a un accident…» explique le maire Bozouls, Gérard Descrozaille.