«Et maintenant que vais-je faire…» chantait Gilbert Bécaud. C’est ce qui vient parfois à l’esprit au sortir de ce long tunnel électoral. Il y a bien deux nouvelles têtes de députés aveyronnais, celle de Marie Lou Marcel, élue PS à l’ouest du département et celle d’Alain Marc, élu UMP du sud Aveyron qui succède à Jacques Godfrain. Pour Rodez et le nord, c’est toujours l’UMP d’Yves Censi.
Les derniers scrutins ont montré que l’Aveyron penche de plus en plus à gauche. Cela s’est vu aux présidentielles avec un score pour Nicolas Sarkozy inférieur de trois points à la moyenne nationale. Cela s’est donc aussi constaté avec l’élection de Marie Lou Marcel, et un vote de gauche prédominant dans les villes et agglomérations à commencer par Rodez. Cela induit un clivage accentué ville/campagne.
Dire qu’une recomposition du paysage politique est en cours peut sembler prématuré. Aura-t-elle lieu alors l’année prochaine, en 2008, avec les municipales et les cantonales ? Surtout si l’on prend en compte le fait que les deux parrains qui dominent la scène aveyronnaise, Jean Puech, président du Conseil général depuis 31 ans, et Marc Censi, maire de Rodez depuis 24 ans, ont annoncé chacun ne pas vouloir se représenter ? On peut l’espérer….mais sans excès d’optimisme.
Car jamais autant qu’au cours de cette dernière campagne, la lutte entre les Capulet et les Montaigu rouergats n’avait atteint de tels sommets dans les coups tordus et la haine déclarée. Les électeurs Aveyronnais de la première circonscription ont renvoyé aux élus aveyronnais des messages à méditer. Pour Yves Censi, deputé sortant et fils du maire, les voix de gauche ont été les plus nombreuses dans la ville-même de son père. Un sacré camouflet pour ce dernier. Heureusement pour le fils Censi la “Montagne” est belle et fidèle car l’Aubrac, a fait corps pour soutenir son député sortant. En tout cas, Yves Censi n’a pas manqué de dénoncer une “véritable alliance entre le clan Puech et Christian Teyssèdre (son rival socialiste, NDLR)” Ambiance….
Les Censi ont tout de même marqué des points sur le plan stratégique. Sans doute parce que Censi senior a laissé son fils conduire sa campagne sans intervenir. Ce dont n’a pu se retenir, en revanche, Jean Puech, qui a fait feu de tout bois pour épauler son fils Thierry. Les communiqués à la presse estampillés Conseil général pour débiner le bilan du député sortant, et les rencontres discrètes avec les élus du Nord Aveyron pour relayer le message n’ont pas manqué. Les élus sont désormais invités à rejoindre un nouveau parti politique, l’Union pour l’Aveyron…façon de savoir sur qui l’on peut compter avant de préparer la succession du “Baron” au Conseil général en 2008…