Politique

Interview de Jean-François Galliard, président du conseil départemental

Quels sont vos projets pour l’Aveyron ?

Nous avons une chance historique d’avoir en face de nous 19 intercommunalités qui sont des institutions et des territoires. D’ici fin juin, je les aurai toutes visitées.

Quand on est président d’une communauté de communes avec comme compétence l’économie, on ne peut que réfléchir au futur du territoire sur le plan de la population active, de l’habitation, du tourisme … Il faut établir les priorités de l’Aveyron. L’addition des 19 intercommunalités aidées par le département, ça fera plus que 19. L’intérêt, c’est de profiter de cette conjonction y compris avec la région Occitanie et pourquoi pas l’Etat.

Ma deuxième idée vise à renforcer l’attractivité du territoire. Comment faire pour attirer la population extérieure, pour mieux valoriser l’Aveyron et l’exporter. Quand je lis dans Midi Libre qu’il y a 50 000 habitants de plus en Occitanie mais seulement 320 en Aveyron, je me dis qu’il y a un problème. D’où l’idée de faire évoluer Aveyron Expansion qui ne peut plus avoir une activité économique car la loi nous l’interdit. J’aimerai le transformer en « Aveyron Attractivité » ou quelque chose comme ça.

Il faut se mettre autour d’une table avec les intercommunalités, les trois chambres consulaires et pourquoi pas les grandes entreprises pour réfléchir à la manière d’amplifier cette attractivité.

Sur la forme, j’ai fait passer le nombre de commissions de 9 à 14, en créant notamment une commission de l’habitat. Quand je vois à Nant toutes ces maisons fermées, c’est désolant. Il faut faire quelque chose. La Légion qui arrive sur le Larzac avec 1800 militaires et 350 familles, c’est une chance historique pour le sud du département. A preuve, la commune de la Cavalerie a doublé sa population.

 

Et quid de l’agriculture ? 

En agriculture, on a des battants. A l’exemple du Perail qui va avoir son AOC. Il faudrait pouvoir ne pas s’arrêter à la production car la valeur ajoutée est attachée à la commercialisation des produits.

 

Qu’allez-vous faire du parc Micropolis* plutôt déficitaire ? 

Une piscine ou un musée pour une commune c’est par définition déficitaire. Le problème c’est le dosage du poids que peut supporter la collectivité par rapport aux avantages que procure l’équipement. En l’espèce, il n’y a pas de déficit important. Bien sûr, il y a une subvention d’exploitation mais on le supporte.

 *En juin 2015, la Chambre régionale des Comptes relevait une fréquentation réelle de la Cité des Insectes (entre 70 000 et 75 000 entrées réelles par an) deux fois moins élevée qu’estimée au départ. D’où un déficit annuel d’exploitation de 450 000 euros compensé par les subventions. Ouf, la Chambre a relevé en revanche depuis 2010 un « management dynamique“ de ce qui fût l’une des réalisations emblématiques de l’ère Puech. (lire l‘interview de Jean Puech sur le sujet)

 

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