Dans un Aveyron longtemps marqué par un conservatisme politique de bon aloi et une tradition de cumul de mandats poussée à un paroxysme caricatural par des élus ne doutant jamais de leur légitimité, Emmanuel Macron, comme ailleurs en France, fait souffler un vent de renouveau…
Il suffit de se souvenir de l’avant-dernier soir de la campagne présidentielle passé à Rodez. Avec des scènes aligotières joyeuses du côté du Bowling du Rouergue, sorte de « Rotonde » aveyronnaise d’Emmanuel Macron. «Il était venu en août, il avait promis de revenir, il l’a fait » explique Sandra Bastide, fille de Gilbert. Dira-t-on qu’Emmanuel Macron a fait un strike dans le cœur des patrons de ce pivot ruthénois ?
Sa connexion aveyronnaise, le nouveau Président de la République la doit à son fidèle de la première heure, Richard Ferrand, verrouilleur en chef du mouvement «En Marche » qui lui a transmis un peu de passion de son pays natal.
Nul n’est prophète en son pays dit le dicton. Richard Ferrand a bâti sa carrière politique en Bretagne. Il a commencé par le cabinet de Kofi Yamgnane, secrétaire d’État à l’Intégration du gouvernement Cresson en 1991, avant d’être élu conseiller général du Finistère, puis conseiller régional et finalement député PS en 2012. Ce Breton d’adoption n’a pourtant pas oublié son Aveyron. D’abord parce que Ruthénois de naissance, il y a passé les 16 premières années de sa vie. Et puis parce qu’une partie de sa famille y vit. A commencer par sa mère. Sans oublier les vieux amis.
On l’avait pressenti Premier ministre… Richard Ferrand sera ministre chargé de la Cohésion des territoires. Cela ne tombe pas mal pour un Aveyron encore bien enclavé qui attend la mise à 2X2 voies de la RN 88 notamment entre Rodez et Laissac depuis tant d’années, et dont les déserts médicaux commencent à devenir une réalité dans certains cantons … Ne parlons pas des zones blanches de 3G et de wifi.
Mais on ne va pas tomber dans le chauvinisme, le Président a aussi tissé des liens forts avec le Cantal. Lui qui avait évoqué les broutards cantalous devant une Marine Le Pen désarçonnée a justement nommé comme ministre de l’agriculture… un sénateur Cantalien, Jacques Mézard. Soit, mais l’Aveyron devrait trouver du réconfort du côté du ministère de la Culture, car la ministre Françoise Nyssen, patronne des éditions Actes Sud chapeautait également les éditions Rouergue …