Interview Arnaud Viala, président du Conseil départemental d’Aveyruon. ( Interview donnée le 26 janvier)
Le Département qui est propriétaire des haras de Rodez ( aujourd’hui siège du tiers-lieu Station A ) envisage-il de les céder à la Mairie de Rodez ?
Mon prédécesseur avait imaginé un montage juridique fragile. Il se traduisait par un bail à construction sur une très longue durée pour Station A. Ce bail n’a pas été signé car la majorité de l’époque n’a pas donné quitus à mon prédécesseur pour le faire.
Nous avons repris le dossier et nous avons considéré que cet ensemble immobilier méritait qu’on le regarde différemment. On va le céder à la mairie de Rodez.
Beaucoup d’entrepreneurs aveyronnais critiquent cette remise en cause ?
Ce n’est pas à un département d’implanter un tiers-lieu. Cela relève de la mairie parce cela a des liens très forts avec des équilibres commerciaux et la façon dont doit être aménagé l’espace urbain.
Si un département est directement impliqué dans le choix d’implantation d’un tiers lieu sans concertation avec la commune, il vient directement contrarier ses projets d’implantation. En l’occurence, les haras sont situés dans le prolongement d’équipements municipaux importants comme la salle des fêtes, le stade Paul Lignon, ainsi que le foncier à proximité qui appartient à l’agglomération. On ne voyait pas comment on pouvait devenir aménageur de ce site qui a besoin de réalisations.
La meilleure option était donc de céder les haras à la ville pour qu’elle puisse les aménager à sa guise. La municipalité a d’autres projets pour ce site et ne semble pas souhaiter que le tiers-lieu reste là. Mais elle a fait des propositions d’autres emplacements pour qu’ils aient un point de chute. Et le devenir du tiers-lieu va s’orienter vers des propositions d’autres emplacements faites par la ville de Rodez. Il n’est donc pas en danger et pourra poursuivre ses activités mais ailleurs.
Quand est prévu le vote autorisant la cession ?
Il y aura un premier vote le 4 février. La délibération se fera à main levée lors de la commission permanente.
Sur le plan politique compte tenu de la crispation sur ce dossier ne craignez-vous pas de passer pour un Ponce Pilate se lavant les mains du sort de Station A ?
La crispation vient du fait que des occupants à titre précaire veulent donner à penser qu’on les expulse d’une occupation sur le long terme. Ce qui n’est pas le cas.
L’autre lieu emblématique de Rodez au sort incertain qui appartient au département, c’est l’évêché ?
Il y a eu une réflexion commune avec les haras. Je n’imaginais pas que le département puisse s’engager sur la réhabilitation des deux lieux. Nous réfléchissons à des options de rénovation de l’évêché qui permettent de préserver ce patrimoine historique majeur de la ville et d’en faire une vitrine de l’Aveyron ouverte sur Rodez et les Aveyronnais.
Une idée du montant des travaux ?
Pas à ce stade.
La « vitrine » pourrait-elle être réalisée dans le cadre d’un partenariat public-privé ?
Tout à fait.
Y aura-t-il un rapport avec la gastronomie et la cuisine ?
Je ne peux répondre à ces questions. Nous n’en sommes pas là. Une étude de faisabilité est en cours.
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