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La RN 88, un itinéraire stratégique pour l’Aveyron. Et pour l’Etat ?

Paradoxe aussi anachronique que scandaleux, à l’heure de la croissance tous azimuts des réseaux TGV et autoroutiers, l’enclavement de l’Aveyron ne cesse de se renforcer.. Le train se raréfie, l’avion ne devient pas meilleur marché mais surtout la mise à deux fois deux voies sur toute la longueur de RN 88, soit l’axe Séverac-Rodez-Toulouse, progresse à la vitesse de l’escargot.

Jean-Claude Luche, le patron du Conseil général semble décider à terrasser ce vieux serpent des mers aveyronnais. Mettant en application, l’adage « aide-toi le ciel t’aidera » il a fait, en octobre, des propositions pour la réalisation la liaison entre Causse Comtal et la rocade de Rodez avec le « barreau de Saint-Mayme » que l’Aveyron pourrait financer à hauteur d’au moins 20 millions d’€. (voir le schéma ci-dessus).

Dans un courrier adressé début novembre 2010 au ministre de l’Ecologie, de l’énergie, du développement durable, Jean-Louis Borloo,  le patron du Conseil général souligne l’urgence d’une décision de l’Etat en ce qui concerne la RN 88 dans sa partie Rodez-A 75 à Sévérac-le-Château et contournement du Grand Rodez. Il réclame notamment l’identification de cette liaison comme itinéraire stratégique dans le schéma national des infrastructures de transports (SNIT). Ce document d’orientation porte sur 170 milliards d’euros d’investissements à réaliser dans les 30 années à venir.

« Le département ne sera jamais traversé par une liaison ferroviaire à grande vitesse. Pour accéder à ce réseau, l’habitant de l’Aveyron doit se rendre à Toulouse, Montauban, Montpellier, voire Brive. Les gares TGV se situent à plus de 150 Km et le seul moyen d’accès reste la route. L’aménagement de la RN 88 à deux fois deux voies prend toute son importance. Elle est donc vitale pour assurer l’irrigation de ce territoire Nord Midi-Pyrénéen. L’aménagement de cet itinéraire doit se poursuivre. Le désengorgement de l’agglomération ruthénoise est également indispensable. Il est indispensable que le schéma national des infrastructures de transports intègre cette liaison et le contournement du Grand Rodez.» écrit-il notamment. Compte tenu de l’état des finances publiques et de la cure d’austérité qui s’annonce, il lui faudra déployer encore davantage d’énergie et de conviction pour faire bouger l’Etat sur ce dossier. La perspective de l’élection présidentielle et les inévitables promesses suscitées par ce genre de période pourrait peut-être favoriser quelques concrétisations sur ce dossier…