Artisanat - Industrie

Le bassin de Decazeville : tourner la page de la Révolution Industrielle

Le bassin de Decazeville est un point noir dans le tableau économique du département. En dix ans, Decazeville a perdu 2 100 habitants et près de 3 000 emplois. Ici on en finit pas de digérer 170 ans d’un passé sidérurgique. La dernière mine à ciel ouvert -la Découverte- a définitivement fermé en juin 2001.
Comme en Lorraine voilà 20 ans, le redéploiement économique des anciens bastions sidérurgiques n’a rien d’évident.


Le problème n’est pas simplement financier. Il est aussi et d’abord humain. Les jeunes s’en vont ailleurs explorer d’autres voies professionnelles. Restent sur place ceux qui n’ont connu que la mine. Difficile dans ces conditions d’attirer des entreprises sur le long terme avec des besoins en main d’œuvres qualifiées.

Et puis il y a tout ce patrimoine industriel souvent dégradé pour la rénovation duquel se bat depuis 1997 l’Association de Sauvegarde du Patrimoine Industriel du Bassin de Decazeville. (Aspibd)
Ses happenings, ses expositions, la conviction et la ténacité de ses membres a beaucoup fait dans la prise de conscience.

En témoigne par exemple le gigantesque projet baptisé « Vis Ta mine ».
Il s’agit d’une sorte de schéma directeur global de revitalisation de tout le bassin. Il cherche à la fois à améliorer les infrastructures (aménagement de la RN 140 et des réseaux d’eau), à attirer les entreprises (zones d’activités et pépinières d’entreprises) tout en améliorant la qualité de vie sans oublier le tourisme (Thermes et tourisme industriel).

A terme, c’est-à-dire à l’horizon 2015, ce projet géant cherche à créer une agglomération harmonieuse de 15 000 habitants. Les premières estimations de ce schéma directeur s’élèvent à 116 millions d’euros (760 millions de francs) sur une quinzaine d’années.
Ces efforts s’ajouteront à ceux de la Société de ré-industrialisation de Decazeville – groupe Charbonnages de France- qui est intervenue depuis 1987, pour un montant de 115 millions au capital de près de 90 entreprises implantées sur la zone. Elle a favorisé la création de 1 100 emplois, moins toutefois que ceux qui étaient initialement prévus.