Politique

Ryanair, pigeons aveyronnais et vautours irlandais ?

Pour sa desserte Londres-Rodez, Ryanair a perçu en trois ans, de près 1,2 millions d’Euros d’argent public.
En 2003, le trafic de l’aéroport était tombé à 66 000 passagers. Pour relancer l’aéroport de Rodez et faire venir les Anglais, le Grand Rodez, le Conseil général et la CCI de Rodez, réunis au sein d’un syndicat mixte et de la SEM Air 12 avaient décidé de faire venir Ryanair aussi habile à serrer les coûts qu’à faire cracher les collectivités locales en quête de trafic.  (lire notre article de l’époque).
Aux yeux des responsables, c’était le prix à payer pour développer le tourisme et faire venir les Anglais. Seulement voilà, Ryanair a vite préféré l’été à l’hiver. Ainsi durant janvier 2006, la liaison était devenue hebdomadaire au lieu d’être quotidienne.
Autre hic relevé par la Chambre régionale des comptes, qui a pondu un rapport sur le sujet à l’automne 2007, aucune contrôle sérieux n’a été fait de l’utilisation des 350 000 € versés à Ryanair pour qu’il assure la publicité de  l’Aveyron sur le marché britannique….
Pas de pot pour Ryanair, l’enquête de la Chambre régionale des comptes est tombé à point nommé pour refroidir l’ardeur des responsables Aveyronnais à consentir à la rallonge que le gourmand Ryanair demandait pour 2008…Du coup, la desserte Rodez-Londres pour l’hiver est arrêtée. Reprendra-t-elle en été ? Question qui demeure posée.
Tout entrepreneur le sait, lancer une entreprise c’est prendre un risque. Mais avec l’argent public, on est toujours plus souple.  On comprend pourtant que les Aveyronnais puissent l’avoir saumâtre. Eux qui payent le Rodez-Paris plein pot, eux pour qui l’enclavement continue de se faire sentir de plus belle surtout depuis que le train n’est plus direct entre Rodez et Paris…Eux qui voient se projeter un projet d’agrandissement de l’aérogare de Rodez-Marcillac basé sur une hypothèse de trafic de 300 000 passagers. Chère voie des airs…