La liquidation de la SAM sera-t-elle l’épilogue du feuilleton de la descente aux enfers du bassin industriel de Decazeville? En 1961 les mineurs du « bassin » défient le gouvernement du Général de Gaulle en débrayant pour s’opposer à la restructuration des charbonnages. 2400 d’entre eux descendent dans les galeries et occupent les puits durant deux mois.
A peine vingt ans plus tard, c’est au tour de la sidérurgie d’être touchée avec la fermeture des hauts-fourneaux et de production des tubes de Vallourec.
Puis viendra ensuite dans la foulée le déclin de Vieille-Montagne la plus vieille usine productrice de zinc.
Après le charbon et l’acier, les années 2000 ont vu l’activité automobile laminée. A l’exemple de la S.A.M, Société Aveyronnaise de Mécanique, fonderie automobile spécialisée dans l’alu, et travaillant principalement avec Renault. Elle employait encore 700 personnes à Viviez à l’orée des années 2000. Récemment encore les salariés avaient eu des raisons d’espérer quand la SAM avait été reprise en 2017 par le chinois Jinjiang. En 2018, la société était d’ailleurs montée à Paris lors du marché de la Fédération des Amicales Aveyronnaises pour participer à un « Salon du Recrutement »…
Et aujourd’hui ? Il reste dans la région les sous-traitants de l’industrie aéronautique qui après le trou d’air de 2020, ont repris du poil de la bête. Carole Delga, la présidente du Conseil régional d’Occitanie espère bien que les compétences en fonderie d’aluminium de la SAM puissent se redéployer vers l’aéronautique . De même, la région joue la carte du développement de la voiture électrique. La SNAM, usine de recyclage des métaux usés des batteries, a ainsi créé à l’automne 2021 une filiale baptisée Phénix avec le soutien de la région qui y a investi 3 millions d’euros pour y produire les batteries. On espère sur place que le projet pourrait permettre de créer 600 emplois d’ici cinq ans.