A partir de mai 2003, Ryanair devrait assurer un vol Londres-Rodez en B-737-300 (140 passagers) avec un billet aller-retour à un prix record de 50 €.
Le vol, rien que le Vol
Tout a été dit sur les méthodes des compagnies à bas coût (low Cost).Elles assurent le service minimum : pas de plateau de repas, pas de grands aéroports, pas de salon VIP, une réservation au téléphone ou internet, des économies sur les frais d’escale. Elles demandent aussi des contributions.
Une participation du contribuable
Ryanair et ses homologues font toujours payer leurs venues aux collectivités car elles génèrent du trafic et donc du développement touristique. Comme il est difficile d’obtenir des rabais sur les taxes aéroportuaires du fait de l’égalité de traitement entre compagnies, elles demandent des participations pour des campagnes de publicité ou font payer les stages pour le personnel d’escale .“La question de la participatiion sur Rodez est encore prématurée“ assurait-t-on encore le 17 mars à la CCI. Il n’empêche. Pour que Ryanair se soit décidée à venir, des engagements ont dû être pris car Ryanair ne fait pas de cadeau. Elle a déjà arrêté des liaisons lorsqu’elle jugeait trop faible le montant de participation des collectivités. Les chiffres avancés de 500 000 € (3,3 MF) à 750 000 € (5 MF), versés seront fonction du nombre de passages et serviront à financer -annuellement- des frais de promotion et de publicités en Grande-Bretagne. L’avenir dira quel calcul aura été retenu et surtout s’il aura été pertinent pour le contribuable aveyronnais.
Dossier médiatique mais dossier sensible…
Ryanair est le type même de dossier sensible pour les décideurs (CCI et Conseil général, Grand Rodez.) Au départ, la liaison vers Londres si valorisante, empêche parfois de mesurer toutes les difficultés. Mais sur ce type de dossier le risque d’un retour de bâton existe toujours. Ainsi, dans le cas présent, le doublement du trafic passager impose pour l’aéroport de s’engager sur des dépenses lourdes. Pas question d’embaucher le premier intérimaire venu ; il y a des procédures de sécurité, des badges, des enquêtes, des formations spéciales pour les pompiers aériens. D’autant que la permutation devra s’effectuer en 25 minutes (débarquement des passagers et bagages, rembarquement et carburant). Il faut donc du personnel formé. Cela ne se trouve pas en un claquement de doigt. Le transport aérien est en temps normal un des métiers les plus régulés. Vigie Pirate l’a encore alourdi. On imagine que la préfecture doit suivre le dossier de près. On mesure mieux alors les complexités du dossier Ryanair.