Agriculture

Pas d’Aubrac, pour les Kazakhs ! La race aubrac victime à l’export du virus de Schmallemberg

aubrac_miquel

Daniel Miquel commercial au GIE Race Aubrac

Face aux coups du sort, le Laguiolais Daniel Miquel sait garder le sourire. Commercial du GIE race Aubrac, Daniel Miquel, rencontré au Salon de l’Agriculture devant le stand de la race éponyme, vient de voir le plus gros contrat de vente de bêtes d’Aubrac jamais signé remis en question en quelques jours. Il s’apprêtait à exporter 2000 bêtes vers le Kazakhstan. Elles auraient du prendre le train, pour rejoindre les pâturages kazaks et leurs 400 congénères déjà sur place ces prochains mois. Elles étaient en effet parfaites pour ce pays grand comme quatre fois la France, des bêtes capable d’être autonomes dans la plaine et de supporter des hivers à moins 40° et des étés à plus de 40°, le tout avec une facilité de vêlage incroyable. Patatras ! c’était sans compter ce fichu virus de Schmallenberg, du nom du village allemand où il a été détecté en novembre 2011. En Allemagne, il a touché des centaines d’exploitations, principalement d’élevages ovins.

Les autorités Russes, jamais avares de formalités bureaucratiques pour faire obstacle à toute importation de viande européenne, ont trouvé là une occasion rêvée de bloquer toute importation d’animaux y compris vers le Kazakhstan. Puisque pour rejoindre ce pays, les trains de bestiaux devaient emprunter les voies ferrées russes. «Pour 2012, c’est fichu. On vient de vivre dix ans très difficiles dans l’élevage, on pensait que ça allait s’arranger avec ce contrat. On va se retourner vers le marché français où évidemment les perspectives ne sont pas comparables» explique Daniel Miquel qui garde confiance. C’est ce qui s’appelle faire contre mauvaise fortune bon cœur. Daniel et les 650 éleveurs du groupe Aubrac croisent les doigts pour que les scientifiques trouvent vite la parade à ce Schmallenberg. Car question développement du cheptel bovin, le Kazakhstan n’en n’est qu’à ses débuts. Ce pays riche d’espace et de pétrole a prévu de faire venir brouter dans ses steppes près de 72 000 bêtes sur les cinq prochaines années. Et la race Aubrac a le meilleur profil pour s’y faire une place.