Agriculture

Aveyron agricole : la pâture plutôt que le labour

«Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France» disait Sully, le grand ministre d’Henri IV. Sur ce point l’Aveyron offre plutôt le « deuxième sein à téter ». Grâce à son relief, les prairies représentent 78% de sa surface agricole utile (SAU). Rien d’étonnant donc à ce que les trois quarts de ses exploitations soient liés à l’élevage. Il est bovin dans le nord et l’ouest – notamment avec la race Aubrac- et ovin dans le sud avec les brebis Lacaune qui donnent leur lait au roquefort. Ainsi l’Aveyron est l’un des deux départements – avec la Lozère- où le nombre de bovins mais aussi de moutons est supérieur à celui de ses habitants.

Ici aussi, comme ailleurs en France, le nombre d’exploitations diminue. 1457 exploitations ont disparu entre 2010 et 2020. Ce sont principalement les exploitations orientées dans les élevages de bovins lait et mixte qui disparaissent avec une baisse de 30% en dix ans.

À l’inverse, relève l’étude Agreste de juillet 22, « le nombre d’exploitations spécialisées en grandes cultures a augmenté de 22 % et celui des exploitations en cultures permanentes, hors viticulture, est en hausse de 36 %. » Cette croissance par intégration des exploitations voisines se heurte pourtant à un problème de main d’œuvre pour son développement.

Si les grandes exploitations sont en plein essor, l’étude Agreste relève que les petites exploitations demeurent majoritaires (36%) mais autosuffisantes. Ainsi l’Aveyron, par bien des aspects, colle encore assez à l’image de la petite ferme familiale. Un anachronisme pour certains tenants de l’agriculture mondialisée avec ses fermes XXL de plusieurs milliers de bêtes et des ses champs sans haies grands comme des départements sillonnés par des moissonneuses larges comme des autoroutes à trois voies…

SONY DSC

Même si les temps sont chahutés, l’Aveyron agricole ne renonce pas à son image de pays du bien manger. D’abord par l’importance des productions sous signe de qualité. AOC roquefort et Laguiole, Label rouge bœuf fermier Aubrac. Mais aussi par la croissance du bio comme le développement des circuits courts. Près de 1000 exploitations pratiquent la vente directe.

L’agriculture en chiffres 2020 : ( Source étude Agreste – recensement agricole 2020)

  • En 2020, 7 637 exploitations agricoles (1457 exploitations de moins qu’en 2010)
  • 16 700 actifs, soit 11 200 équivalents temps plein (ETP)
  • 78 % des exploitations spécialisées sur des productions animales
  • 12 % des exploitations en bio (soit 900 exploitations contre 300 en 2010). Une fois sur 4 dédiée à l’élevage ovin
  • Près d’une exploitation sur trois en Aveyron est sous signe de qualité ( AOP, IGP ou Label Rouge)
  • 26% des exploitants aveyronnais ont plus de 60 ans.
  • 1 165 exploitations déclarent vendre en circuits courts dont 971 vendent en direct.
  • 443 093 bovins en 2020
  • 943 946 ovins en 2020
  • 16 700 actifs en 2020 (21 600 en 2010)