Economie et Politique

Un Nord-Aveyron accroché à l’Auvergne et au Cantal

Les Rouergats de la Montagne et particulièrement ceux qui sont issus de cette pointe baptisée la « Tête de chien », (Carladez et Viadène) s’aventurent peu dans le sud jusqu’à Millau. Lorsqu’ils le font, c’est avec prudence, et ils s’y préparent comme pour une expédition dans le désert. L’A 75 et le développement de l’automobile a arrangé un peu les choses, encore que…


Au nord du Lot, le cadre de référence demeure l’Auvergne. Cette référence auvergnate est encore plus marquée chez les descendants parisiens des émigrés de la Montagne qui disent volontiers, “ce week-end je descends en Auvergne“ pensant à l’Aveyron.
Aurillac et Clermont sont les pôles d’attraction de la Viadène et du Carladez. Ici, Rodez c’est déjà l’extrême sud. Pensez, il faut traverser l’Olt…(le Lot).

«Avec les sudistes c’était presque la guerre à une époque, raconte Roger Aldebert, nord-aveyronnais de Sainte-Geneviève. Mais que voulez-vous, eux ils avaient le soleil et ils étaient plus instruits que nous. Dans le nord, nous crevions de faim, il fallait s’expatrier et prendre des risques. Quant mon père est monté à Paris, dans les années trente, il était illettré. »

PLomb


Au climat s’ajoute l’histoire. Le Carladez conserve encore des partisans pour son rattachement au Cantal même si c’est plus folklorique qu’autre chose. «Sans la construction des barrages hydro-électriques dans les années trente -comme celui de Sarrans- qui ont apporté des ressources à l’Aveyron, nous aurions pu être rattachés au Cantal. Car notre culture et notre histoire est là. Aurillac aurait dû être notre préfecture. Pas Rodez. » explique Jean-Pierre Trin, partisan d’un Carladez cantalou.

Mais à l’heure du melting pot et du brassage et grâce à une ouverture d’esprit acquise par l’installation de milliers d’Aveyronnais à Paris, tous s’entendent pour confesser que cette histoire nord-sud relève aujourd’hui de la Galéjade. Et que bien des jeunes préfèrent sinon rester au pays du moins échapper à l’émigration vers Paris lorsque c’est possible au profit d’autres métropoles régionales telles que Lyon ou Toulouse.

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