Politique

Jean-François Galliard : nouveau président du Conseil Départemental de l’Aveyron.

Depuis le 24 janvier, Jean-François Galliard est le président du Conseil départemental de l’Aveyron. Il a succédé à Jean-Claude Luche, « contraint » de choisir le Sénat du fait de la nouvelle loi sur le cumul des mandats. Elu au terme d’une sorte de primaire aveyronnaise entre conseillers généraux LR et UDI, d’abord à cinq au premier tour, puis à trois, c’est lui le «sudiste », conseiller général de canton de Millau Sud (UDI), qui l’a emporté. Ce qui implique qu’un élu du nord a voté pour lui …

Jean-François Galliard est moins redevable à son prédécesseur que celui-ci ne l’était vis-à-vis de Jean Puech. C’est sans doute ce qui explique sa liberté de ton. Et un discours qui se démarque notamment sur le cumul des mandats, grande spécialité des patrons du département jusqu’à présent.  « Etre président du conseil départemental c’est une tâche à temps plein qui suffit à un homme. Moi je ne pourrai faire que ça.» explique Jean-François Galliard.

Un sang solaire coule dans ses veines, et pas simplement parce qu’il est élu du Sud du département, mais d’abord parce qu’il est un fils de pieds-noirs d’Alger. Un adolescent déraciné débarqué à Nant en 1962 dans la maison de vacances que ses parents, fonctionnaires, avaient acheté six ans plus tôt. «Nous étions des chanceux comparés aux autres, et je dois beaucoup à l’Aveyron car c’est le département qui nous a accueilli ». Son père poursuivra une carrière de secrétaire en chef à la sous-préfecture de Millau. Après l’internat au lycée de Millau, le fils passera une licence de droit à Montpellier avant de s’orienter vers l’Ecole Nationale des Impôts de Clermont-Ferrand.

Jean-François Galliard filant avec Pierre Bonte un aligot sur le stand de l’Aveyron au SIA, le 28 février

Volubile comme un pied-noir, il est aussi bien sud-aveyronnais par son profil de fonctionnaire ne manqueront pas d’observer certains. Ce serviteur de l’Etat a fait une grande partie de sa carrière à Paris, d’abord au ministère des Finances rue de Rivoli puis à Bercy, avant de devenir successivement directeur des services fiscaux du Var, de la Corrèze, de la Marne et de la Loire. Il a terminé sa carrière comme conservateur des hypothèques à Toulon, époque où il briguera avec succès la mairie de Nant.

«Je me considère aveyronnais. Bien sûr, j’ai essuyé des remarques sur mes origines auxquelles je réponds : vous n’avez aucun mérite puisque vous êtes né en Aveyron. Alors que moi je l’ai choisi. Voilà pourquoi j’ai la foi des convertis.» Et de rappeler qu’il a été maire deux fois, élu conseiller général en 2011, réélu conseiller départemental de Millau-Sud en 2015. Ancien vice-président chargé de la culture et rapporteur du budget au conseil départemental, président de la commission du personnel et de celle du patrimoine, il connaît très bien la « maison ». Et il a su s’y faire des alliés, à commencer par ceux qui l’ont encouragé à prendre la tête de l’institution. L’arithmétique de son élection  à la primaire plaide en ce sens. Comme il y a plus d’électeurs dans le nord que dans le sud c’est donc un élu du Nord qui a fait basculer son élection. Le fait qu’il arrive à la tête d’une institution amputée de ses compétences économiques depuis la réforme des régions, ne semble pas l’attrister … Une chose est sûre, il semble décider à jouer collectif avec les intercommunalités afin d’accroître l’attractivité du pays en se moquant des conséquences politiques pour sa carrière.

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