Agriculture

Portait de Gabriel Rames, éleveur sur l’Aubrac

Ce qui est rare est cher. La montagne en Aubrac est chère. Elle se mérite. Ainsi Gabriel Rames n’est propriétaire de ses 35 hectares de montagne que depuis cinq ans. Les prix à l’hectare sont parfois très élevés. De l’ordre de 50 000 francs. La faute aux « Parisiens » qui rachètent des hectares à n’importe quel prix.

“Pour peu qu’ils mettent la main sur une parcelle de cette terre sacrée d’Aubrac, ils sont prêts à y mettre n’importe quel prix «  expliquent certains. Pour d’autres , ce sont les primes et les règlements qui en sont la cause. Par exemple, quand on demande à un jeune qui commence, d’apporter dans son activité au moins 12 à 16 hectares. A ce prix-là, beaucoup se rabattent sur la location d’un bout de montagne pour faire paître leurs troupeaux. Mais, la confiance n’est plus de mise. Certains avaient pris l’habitude de monter les troupeaux mais  » d’oublier «  de payer le propriétaire de la montagne en octobre. Du coup, ces deniers se protègent en exigeant le paiement de la moitié du loyer pour commencer ainsi que le certificat de la bête qu’ils ne remettront qu’au paiement du solde. Car sans certificat pas de label.

Cinq mois de liberté, avec un hectare par vache et veau à plus de mille mètres d’altitude au milieu des fleurs et des racines de gentiane. « Elles aiment tellement ça que huit jours avant de monter, on les sentait déjà toutes agitées. «  explique Gabriel Rames.

Et puis il y a Laguiole, le taureau de Gabriel.  » Il est tranquille de nature. D’avantage encore que les taureaux d’Aubrac qui sont déjà francs par nature. Un Aubrac vous avertit toujours quand il est dans une phase caractérielle, un Charolais en revanche ne vous préviendra pas. «  En tout cas, si Gabriel n’a pas eu de mal avec son taureau, il n’en a pas été de même avec ses plus jeunes vaches, lorsqu’il s’est agit, une fois la transhumance terminée, de leur retirer leurs décorations. (photo ci-dessus). Si les plus vieilles se sont laissées faire sans problème, les plus jeunes ne se laissaient pas approcher facilement. D’où cette parole murmurée le soir après bien des déboires. « Que voulez-vous, quand je suis seul, avec elles en tête-à-tête, il n’y a aucun problème, on se connaît tellement bien, mais dès qu’on est plusieurs, elles sont énervées. «  Parole d’amoureux.