La grimpette est sévère d’Estaing sur les rives du Lot pour atteindre Le Nayrac planté sur les hauteurs du plateau d’Aubrac. La route qui traverse le village laisse apercevoir certaines de ses masures en pierres de taille érigées par des Aveyronnais de Paris revenus au pays pour leurs vieux jours ou leurs vacances après avoir œuvré dans la limonade.
Pourtant ce qui distingue ce bourg au premier coup d’œil, c’est qu’il semble péter de vie. Outre ses massifs de fleurs, il y a deux auberges avec des terrasses, une épicerie, un bar-tabac, un café et même une station-service communale facturant le carburant au prix des grandes surfaces. Tout le contraire d’un bled déserté comme on en rencontre tant dans le nord-Aveyron ou le Cantal.
Et ce n’est pas Jean-Louis Raynaldy, le maire du village qui dira le contraire. « La population de la commune est en hausse depuis le dernier recensement de 2018, explique-t-il. Avec 556 habitants, elle compte 21 habitants de plus…» Pas des retraités. La preuve, l’école accueille aujourd’hui 45 élèves contre une vingtaine il y a quelques années.
La commune fait beaucoup pour attirer les jeunes. Elle a pour projet de construire six maisons et a mis en place une MAM (Maison d’Assistantes Maternelles) pour les gardes d’enfants. Résultat : on a vu des jeunes éleveurs venir s’installer dans le village plutôt que dans leurs fermes.
Surtout, la municipalité entretient une sorte de solidarité communale en stimulant toutes les associations qui participent au Foyer rural. Elle peut pour se faire s’appuyer sur un formidable équipement. Un espace multiculturel érigé en 2014 et financé par la Communauté de Communes Espalion-Estaing avec l’aide de l’Europe permettant de transformer une salle de banquet en une salle de spectacle ou de cinéma digne de ce nom grâce à des gradins dépliables très rapidement. Cela permet de multiplier les rencontres, les spectacles et autres soirées cinéma. Bref de casser l’isolement et l’idée de désert culturel. Et de recevoir des événements comme la journée d’été de la Fédération des Aveyronnais d’ici et d’ailleurs.
Comparé à nombre de ses confrères confrontés à la violence et aux incivilités, le bonheur de l’édile du Nayrac pourrait presque sembler sans nuages. Si ce n’était ses craintes sur l’avenir de l’agriculture dont il est issu et qui demeure encore l’activité dominante – principalement l’élevage- et qui pourrait selon lui avoir des conséquences pour la vie communale. « Entre les aléas climatiques – ici on n’arrose pas- et la survenance de virus sur les animaux comme on en voit désormais, l’avenir parait incertain pour l’agriculture » s’inquiète le maire. On le rassurera en lui rappelant que le pire n’est jamais sûr et que la vie au Nayrac peut aussi se conjuguer au présent…
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