A l’écart des couloirs de migration des oiseaux sauvages (vallée du Rhône et façade ouest de la France) et dénué de zones dites « humides », l’Aveyron n’est pas trop exposé au virus H5N1. Mais ses poules et autres anatidés doivent aussi être confinés. La mesure s’applique aux 154 élevages professionnels du département et aux 5450 exploitants agricoles détenteurs de volailles (chiffres DDDAF 2004), ainsi qu’aux très nombreuses basses-cours familiales. L’Aveyron se place au 4ème rang des départements de France par le nombre de détenteurs de volailles non professionnels.
L’Aveyron congèle ses volailles
Pour certains, la diffusion du H5N1 est un sacré coup sur la figure. C’est le cas du groupement Bio Volailles Aveyron. Ses quatre exploitations avaient obtenu le label bio en 2002 et produisaient chaque année près de 17 000 volailles. Des vrais merveilles de goût choisies par beaucoup de bistrots aveyronnais. On les trouvait également au marché de Bercy. «Depuis janvier, on a perdu, près de 50% du chiffre d’affaires sur Paris, on s’épuise à faire du commercial sans succès. » explique Alexandra Bousquet sa porte-parole.«En Aveyron, la situation est moins sévère, mais on sent bien que les gens stockent à fond dans les congélateurs. »
Au-delà, cette crise risque d’avoir un effet destabilisateur sur les autres filières. Le poulet va s’effondrer et le cours des autres viandes va grimper. Déjà le veau a pris 20% en trois mois sur Rungis et bien des bistrots tiquent. Et contrairement à la crise de la vache folle, qui trouvait son origine dans une perversion humaine à vouloir produire à moindre prix et qui paradoxalement avait fait du bien à l’Aveyron en encourageant ses filières qualité type bœuf fermier Aubrac, pour la volailles, ce ne sera pas du tout le cas.
Bio Volailles Aveyon
05 65 73 77 13