Agriculture

Une filière bio aveyronnaise peu soutenue ?

L’Aveyron a une image de nature. Dans les faits c’est plus nuancé. Ainsi, les producteurs bio sont remontés contre le Conseil général. A leurs yeux, ce dernier ne fait pas grand chose pour les soutenir. Et de citer l’exemple de l’approvisionnement des cantines scolaires.

Selon eux, «les appels d’offres publiés par le Conseil général de l’Aveyron ne permettent pas actuellement aux agriculteurs bio aveyronnais de se positionner par rapport aux structures conventionnelles. Il pose des exigences difficilement tenables à court terme (ex : tout le veau livré aux cantines d’un même secteur doit venir d’un seul fournisseur.)» peut-on lire dans le bulletin de février de l’APABA (Association pour la promotion d’une agriculture biologique en Aveyron). Bref, les petits producteurs bio ne peuvent soumissionner puisque le volume demandé implique de gros volumes. « Pourquoi servirait-on plus les bios que les non bios dans un appel d’offres ? Je me dois de respecter le Code des marchés publics, les producteurs bio n’ont pas les tonnages nécessaires, et ils doivent mieux se structurer s’ils veulent répondre aux appels d’offres.» argumente pour sa part, Jean-Claude Luche (ci-dessous), le président du Conseil général .
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Alors dialogue de sourds ? On remarquera toutefois que justement le code des marchés publics a été assoupli fin 2011 pour faciliter l’approvisionnement local en bio et permettre ainsi de coller aux objectifs du Grenelle de l’Environnement qui préconise l’introduction de 20% de produits bio dans les cantines scolaires en 2012…«On a eu beau essayer d ‘expliquer aux services du département les nouvelles possibilités dans les appels d’offres ça n’a servi rien. » ajoute-t-on du côté des producteurs où l’on déplore le manque d’innovation.
On remarquera enfin que d’autres départements comme la Drôme ou le Gard, par exemple, soutiennent leurs producteurs bio – y compris de petite taille- pour les faire accéder aux marchés de la restauration scolaire ou encourager les conversions bios. Ils en font même un axe de communication. «Au final le soutien de ces mêmes départements représentent un montant qui peut atteindre 700 000 €/an. En Aveyron, c’est bien le maximum si l’on atteint les 10 000 €…» explique-t-on à l’APABA.

Lire aussi l’interview donnée par Jacques Molières, patron de la Chambre d’Agriculture, en février 2011 à propos du Bio en Aveyron notamment.