Amicales et Folklore

Les folies aveyronnaises

« Ils sont où les Aveyronnais ? », clame le chef d’orchestre. « Ici », hurle la salle. Ce lundi 2 d’octobre 2000, l’ambiance n’est pas guindée au Petit Journal. Deux cents Aveyronnais se sont réunis là pour faire la fête. Un quart d’entre eux sont spécialement montés du Rouergue pour l’occasion.

Car il serait faux de croire qu’il n’y a là que des patrons de grandes brasseries. Nous sommes un noyau de 200 copains venus de tous les horizons et de toutes les professions. On y voit le président de l’Association des quilles aveyronnaises de Paris. Il y a aussi le directeur commercial France de Ricard. Il se trouve tout de même certains des meilleurs clients du Petit Journal.

En fait, l’occasion fait le larron, et c’est l’anniversaire du chef d’orchestre Roberto Muselli (56 ans) qu’ils ont saisi pour se réunir. Une idée d’André Damon, seigneur des lieux et maître de cérémonies, le grand patron du Petit Journal, et l’un des piliers des nuits aveyronnaises et surtout parisiennes.

Patron du Petit Journal, André Damon connaît le tout-Paris du show-biz et le gratin mondial du jazz qui défilent dans son établissement. Mais, ce soir là, c’est une fête privée. Celle des copains d’enfance, des amis du pays. Pour eux, il a fait monter dans la journée des choux farcis préparés par Mme Viguier de La Vitarelle. Un régal. André Damon connaît les lois de l’accueil et de l’hospitalité. Aussi jovial qu’enrobé, il fait pourtant preuve d’une agilité stupéfiante lorsqu’il se déplace entre les rangées de son établissement. Sa femme Simone qui tient d’habitude la caisse a pour lui les yeux de Chimène en toute occasion.
Assis, debout, debout, assis. André n’a pas cinq minutes pour accueillir de nouveaux entrants comme le directeur du Bulletin d’Espalion. Mais son coup de fourchette lui permet de terminer son assiette en un clin d’œil.

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L’anniversaire de Roberto, c’est l’occasion de clore l’été et de se retrouver une dernière fois avant l’arrivée du général hiver. Avant que ne commence le cycle des gands banquets des Amicales qui ont lieu tous les week-ends d’hiver. Roberto, outre qu’il a un véritable orchestre de pros, a été adopté par la communauté du Nord-Aveyron (Espalion, Saint-Geniez, Saint-Côme).

3 h du matin : la soirée touche à sa fin, et les Aveyronnais entament un brise-pied, espèce de ballet à plusieurs au son de l’accordéon. Mains sur les hanches, trois petits tours et puis s’en vont.

Ce n’est un secret pour personne, les Aveyronnais sont des bosseurs, la réussite de milliers d’entre eux le prouve.Ce sont aussi des noceurs.
A tout âge, ils adorent faire la fête, danser la bourrée ou le brise-pied.
Rapidement, un accordéoniste folklorique fait entendre les sons du pays.
L’orchestre va jouer de 20 h 30 à 3 h du matin, enchaînant les paso-dobles, les airs de là-bas. Mais aussi les tangos endiablés.

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