Est-il fini l’âge d’or où l’Aveyron se signalait pour ses nombreuses bonnes adresses dans le Michelin ? En 2016, on comptait encore huit étoiles (dont un trois étoiles) et neuf Bib.
Certes, on peut douter de la pertinence de l’édition 2021 du Guide rouge publiée le 18 janvier quand on sait que les restaurants ont fermé plus de six mois en 2020…
Le Bibendum s’est employé à remonter le moral des restaurateurs en s’offrant le luxe d’étoiler 54 nouveaux établissements … tout en en sanctionnant 45. Rien de changé sous le ciel du Rouergue, ce sont les mêmes quatre étoiles qui brillent : le Sénéchal à Sauveterre-de Rouergue, l’Auberge du Vieux Pont de Belcastel , le Belvédère à Bozouls et le Moulin de Cambelong à Conques.
Question Bib* en revanche, Michelin a eu la main plus lourde. Il en a retiré trois. Un à Rodez, celui du restaurant d’Isabelle Auguy, (ex-étoilée à Laguiole il y a quelques années), un à Espalion pour le Méjane et un à Mur-de-Barrez pour l’Auberge du Barrez. En revanche, le Café Bras installé dans le Musée Soulages a retrouvé le sien … Une ironie quand on connait les rapports entre les Bras et Michelin (lire plus bas)… Ouf, il y a encore les quatre autres Bib aveyronnais : les Jardins de l’Acropolis à Rodez, Côté Saveurs à Villefranche-de-Rouergue, L’Auberge de l’Ady à Valady et la Route d’Argent à Bozouls.
Alors, même si le Michelin a bien changé depuis l’âge d’or des années 70 où il était le livre le plus lu de France, la gastronomie continue d’être un aspect essentiel pour bien des touristes. Sans un nombre minimum de bonnes tables repérées, l’Aveyron ne risque-t-il pas de perdre une partie de son attrait comparé à d’autres départements bien lotis en bibs et étoiles tels que la Côte d’Or, les Pyrénées-Atlantiques, le Bas-Rhin ou l’Hérault ?
On ne va pas désespérer le gourmet … Il reste encore de bonnes petites tables et de bons artisans de bouche mais force est de constater que bien des chefs d’origine aveyronnaise partent cuisiner ailleurs comme s’ils ne pouvaient prospérer dans leurs pays natal. Dernier exemple en date le restaurant Le Pastis à Montpellier animé aux fourneaux par l’originaire d’Aubrac Daniel Lutrand depuis 2012. Il est enfin récompensé d’une étoile cette année comme d’ailleurs deux autres restaurants de la métropole languedocienne. Il n’y a pas si longtemps, c’étaient les Montpelliérains qui montaient en Aveyron pour se restaurer…