Politique

Maires : élus pour le meilleur et le pire

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Les aléas des communautés de communes, du Larzac au Ruthénois.

Pas toujours facile de créer une communauté de communes, même quand les principaux intéressés sont motivés. Sur le Larzac, le projet de communauté entre la Cavalerie (ci-dessous), l’Hospitalet et Nant suscite l’opposition de la communauté de communes voisine, emmenée par le Conseiller général du canton et le président du parc des Grands Causses, René Quatrefages.

«Nous avons souhaité nous réunir avec Nant et l’Hospitalet pour constituer un territoire homogène, explique Robert Muret, maire de la Cavalerie. Pas pour percevoir des subventions. C’est une communauté modeste. On ne va pas embaucher un directeur, mais tenter de diminuer nos coûts de personnel, peut-être créer une halte-garderie commune et mettre en place une politique touristique complémentaire. On aurait pu rejoindre la communauté de Millau, mais on a préféré tenir notre parole vis-à-vis des entreprises qui se sont installées chez nous pour notre taxe professionnelle attractive.»
Et le maire de la Cavalerie de citer l’accroissement de sa population passée de 700 habitants en 1995 à 1000 habitants en 2004.

Son collègue de Nant, Jean-François Gailliard abonde. «Nos trois conseils municipaux ont voté la communauté à l’unanimité. La préfète en a accepté le principe et le périmètre. En tant que représentante de l’Etat, elle doit prendre une décision définitive. Nous n’avons pas du tout apprécié que la Communauté voisine demande à la préfète de refuser notre projet. Si c’était le cas, ce serait énorme !»

Interrogé, René Quatrefages nous a fait parvenir un communiqué :«La division est la plus mauvaise réponse que nous pouvons apporter aux souhaits des populations de nos cantons de Cornus et de Nant… Je n’imagine pas que le gouvernement puisse avoir des approches de l’intercommunalité à dimension des intérêts politiques locaux. Rien ne pourrait justifier une dérogation à la règle de cohérence qui est trés normalement appliquée dans d’autres régions du département» y est-il notamment écrit.

Cela rappellera à certains une polémique vieille de quatre ans, sur le projet de Pays Villefranche-de-Rouergue-Figeac qui suscitait l’opposition de Jean Puech. Or René Quatrefages, homme lige de Jean Puech en sud Aveyron, ressemble par bien des points à son mentor notamment dans sa quête de pouvoirs et mandats, (ex-maire de Saint-Jean de Bruel, président du parc des grands causses, conseiller général) ou de projets touristiques improbables. Le déficit enregistré par son Espace de l’eau Noria installé à Saint-Jean de Bruel n’est pas sans évoquer celui de Micropolis de Jean Puech.
Quant à Communauté du Grand Rodez de Marc Censi –par ailleurs président de l’Assemblée des districts et communautés de France (ADCF)-, elle s’est faite épingler par la Cour des Comptes pour l’augmentation de ses effectifs. Des charges de personnel, qui selon l’opposition PS, avaient bondi de 80 % au niveau intercommunal tout en continuant d’augmenter de 19 % au niveau communal. La Cour des Comptes, a pointé notamment l’embauche de plusieurs cadres et l’absence de définition de « l’intérêt communautaire ». Décidemment la quête de l’intérêt général en Aveyron s’apparente parfois à celle du Graal.