Politique

Sud aveyron : la révolte de l’hôpital

L’occupation du chantier du plus haut viaduc du monde.

Le 27 octobre, une action d’éclat avait été promise, les services de l’Etat avaient naturellement parié sur la sous-préfecture millavoise. Raté. C’était le viaduc. La barrière est enfoncée par un tracteur. Et quelques centaines de manifestants montent la tente et font du feu entre les algécos. Ils se relaient par quart y compris la nuit pour occuper le chantier. Eiffage est contraint de stopper d’une part les derniers coffrages en cours des piles.

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Puis les manifestants vont monter sur les tabliers pour faire stopper le travail des soudeurs. Des centaines ouvriers se retrouvent à se croiser les bras. Ils sont payés s’ils viennent pointer. Certains sur place ont estimé le préjudice quotidien, à 300 000 €, calcul qui reste à faire explique-t-on chez Eiffage.Paradoxalement, cette occupation a beaucoup fait pour faire découvrir et accepter le viaduc par une partie de la population locale. Aucun n’avait eu l’idée de faire la visite payante traditionnellement organisée sur place.

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En tout cas, ce fut une manif à faire rêver tout CRS. Sur place, il n’y eut ni dégradation, ni agressivité de la part de manifestants de toutes origines, paysans (confédération et FNSEA), enseignants, retraités, infirmiers. Les ouvriers sont venus manger la fouace et autres gâteaux offert pas les commerçants de Saint-Affrique avec les occupants et boire le café ou la soupe préparée sur place. Chefs de chantier et ouvriers, étaient fiers de décrire les prouesses de leur ouvrage et d’expliquer aux manifestants tous les défis du BTP dans cet ouvrage d’art. Les pauvres vigiles firent de leur mieux pour sensibiliser les manifestants aux risques de sécurité. Ne parlons pas du coup de pub inattendu aux journaux de 20 heures pour le viaduc offrant une autre image que celui du traditionnel exploit du BTP. C’est surement son premier mouvement social mais sans doute pas le dernier ?

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