Cantonales 2011, la singularité aveyronnaise
Ah que la France serait jolie pour Sarkozy et l’UMP si elle avait voté comme l’Aveyron aux cantonales de mars 2011. Le FN n’a pas pointé le bout de son nez. Et Jean-Claude Luche que l’on disait sur la corde raide se retrouve avec une majorité plus confortable de 26 sièges sur 46. Il a gagné parce qu’il arpente le terrain avec un projet simple et compréhensif – défendre la ruralité – et des gestes concrets comme les travaux du barreau de Saint-Mayme pour le contournement de Rodez.
La gauche urbaine aveyronnaise a payé ses divisions, et un discours un peu approximatif notamment sur les contraintes budgétaires par exemple sur le futur musée Soulages. A preuve, Stéphane Bultel, conseiller général PS a perdu son siège sur le canton de Rodez-est malgré le soutien du grand parrain parisien Bertrand Delanoë venu sur place le soutenir.
Inversement -et c’est nouveau- la gauche des campagnes a engrangé un siège. La surprise est venue de Mur-de-Barrez, canton conservateur s’il en est. En élisant, le socialiste Daniel Tarisse, les électeurs barréziens ont d’abord élu un enfant du pays et une façon d’aborder les débats plus respectueuse de la démocratie que ce qu’on avait pu voir jusqu’à présent qu’il s’agisse des éoliennes ou des projets de marina sur le lac de Sarrans. Une chose est sûre, les Barréziens ne semblent pas avoir été marqués par la visite de Nicolas Sarkozy en juillet 2010. Ingrats ou réalistes ? A chacun de tirer sa conclusion.