Raymond Capoulade a entamé sa dernière transhumance vers les cieux le 28 août à 80 ans. Avec le départ de « Capou », c’est une figure de l’Aubrac qui va manquer. Il a marqué des générations avec sa trombine, sa barbe de Père Noël et sa voix aussi rocailleuse qu’une boralde.
Avec son âne et son accordéon, Capou semblait partout. Que ce soit à Aubrac, le jour de la transhumance, au foirail de Laguiole ou à Bercy lors du marché de pays de l’Aveyron.
Dans son village de Soulages-Bonneval, ce « broc » de génie avait fait de son « Grenier de Capou », au départ une aventure cocasse et improbable, une vraie réussite. Ce lieu était devenu une véritable attraction pour des milliers de visiteurs. Des sabots de contrebandiers à un biplan des années trente, le « Grenier de Capou » réunissant des milliers d’objets insolites témoignant du génie des ancêtres avant l’industrie offre une parenthèse de poésie et d’évasion dans un monde formaté par la technologie et ses algorithmes. Son fils et petit-fils ne sont sans doute pas prêts de lâcher les rênes de ce fascinant bric-à-brac.
A Paris non plus, on n’est pas prêt d’oublier les déambulations de Capou, de son âne Nanon et du compère Raymond Costes dans les rues de la Nativité et de l’Aubrac pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Et quand le trio passait dans les travées de l’Auberge Aveyronnaise au déjeuner…c’était sans doute la seule fois où l’on oubliait l’aligot fumant dans l’assiette …
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