Artisanat - Industrie

Cuisine Combettes, la fin d’une époque

Un cas d’école. A l’origine une menuiserie aveyronnaise d’Entraygues créée à la fin des années cinquante et devenue, à force de travail et d’inventivité, une référence dans les cuisines haut de gamme. Hélas, une concurrence impitoyable -notamment avec des meubles polonais 40% moins chers- et des choix malheureux de commercialisation ont conduit en novembre 2005 à une procédure de redressement judiciaire. Au bout de vingt mois -délai maximal pour ce type de procédure- Combettes, à la fierté de ses salariés- en ressortait avec du bénéfice. Pas assez pour combler le passif.
Combettes est reprise en juillet 2007 par Guy Rousselin qui avait racheté l’entreprise cantalienne Gillet en octobre 2006. «Sur le papier, c’était parfait, les deux entreprises additionnaient leur réseau et déployaient une offre complémentaire.» confie un salarié de Combettes. «En fait, le site d’Entraygues devient un sous-traitant confiné à la production des portes. Et la stratégie conduite à marche forcée aboutit à un échec total de ce repreneur dont l’objectif proclamé était de devenir le 3ème cuisiniste français. »

Pour son plus grand malheur, Combettes est aujourd’hui filiale du groupe GMV dont le siège est dans le Cantal. C’est donc le Tribunal de commerce d’Aurillac qui décide. Après bien des rebondissements, il a rejeté, le 28 janvier 2009, la dernière offre du Groupe Cauval qui prévoyait de fermer le site d’Aurillac et de garder 30 emplois sur le site d’Entraygues. Une façon de mettre en avant les synergies avec son site de Bozouls de Valaubrac (ex-Espalux) . Car c’est le même Cauval qui a repris Espalux. Si aucune offre nouvelle n’était faite d’ici le 6 février, Combettes devait être mis en liquidation.
Sur le canton d’Entraygues c’est la désolation. Chez les salariés, le ras-le-bol domine face à une procédure si longue. « Nous n’avons pas d’autres espoirs que le chômage» expliquaient en substance les salariés. Reste à croiser les doigts pour que Cauval pérénise le site Espalux* de Bozouls. Car, en 2005 le Groupe Cauval, après avoir racheté l’entreprise de cuisine La Savoyarde du Meuble de Thonon-les-Bains, avait fermé l’usine, supprimé 165 emplois et délocalisé la production. Alors si Cauval, faisait de même avec Valaubrac, ce serait un vrai désastre pour le nord aveyron.

*Espalux est devenue Valaubrac avec 200 emplois à Bozouls