N’y-a-t-il pas une réduction de la biodiversité en Aveyron dont l’agriculture serait la cause ?
Autant je partage ce sentiment à l’échelon national notamment dans les zones de labour et les zones céréalières, autant je pense que la biodiversité en Aveyron est préservée et qu’elle constitue même un atout plutôt qu’un problème. On devrait justement pouvoir la mettre en avant au travers de nos produits.
Bon, mais il y a quand même une réduction des prairies artificielles au profit de prairies naturelles ?
En fait les surfaces céréalières en Aveyron reculent. En 50 ans, on est passé de 110 000 hectares de céréales à 65 200 ha. C’est vrai que la moitié des herbages ne sont pas naturels, mais nous ne sommes pas en risque d’affaiblissement de la biodiversité. D’autant que beaucoup d’agriculteurs vont sur des schémas de renouvellement pluriannuel, et recourent davantage à la fétuque et aux dactyles plutôt qu’au Ray Grass.
Quid du maïs ensilage souvent incriminé sur le point de la biodiversité et de l’appauvrissement du sol en Aveyron ?
Il ne se développe pas en Aveyron. Il représente à peine 14 000 ha sur 523 000.
La réduction du nombre des agriculteurs et l’accroissement de la taille des exploitations, le fait que les paysans aveyronnais surdimensionnement leurs équipements agricoles, là encore n’est-ce pas un danger notamment lorsqu’il ils coupent des haies ?
Avec 55 ha par exploitation en moyenne, la taille des exploitations aveyronnaises demeure modeste comparée à d’autres régions. Avec les remembrements, on a planté plus de haies qu’on en a enlevées. Dans ma commune (Luc La Primaube) j’ai fait suivre une formation aux agriculteurs sur les haies. Les agriculteurs ont conscience, ne serait-ce que parce qu’ici l’élevage est prédominant et que l’on connaît l’importance des haies.
Concrètement en matière agricole sur quoi le Grenelle de l’environnement peut-il déboucher ?
Je crois qu’on pourra aboutir à des résultats à propos des pesticides.