Aveyron Paris

Le marché de pays de l’Aveyron 2020 reporté

La vingtième édition du marché des Pays de l’Aveyron rue de l’Aubrac (Paris 12ème) n’aura pas lieu mi-octobre 2020. Comme d’autres foires (telle que celle de Châlons-en-Champagne..), elle a été fauchée par la Covid-19. La décision de reporter l’événement en 2021, rendue publique par la Fédération des Amicales Aveyronnaises fin août, avait été prise en fait 15 jours auparavant.


«Pour des questions d’organisation notamment vis-à-vis de certains producteurs de tome fraîche (pour l’aligot) et de charcuterie qui devaient produire pour l’événement- on ne pouvait prendre le risque de voir l’événement annulé quelque jours avant, il fallait se décider rapidement.» explique Philippe Picou, responsable de l’organisation du marché de la Fédération.

La Maire de Paris Anne Hidalgo en campagne municipale au marché de l’Aveyron en octobre 2020

Dommage. Tous les producteurs et artisans du marché présents en 2019 avaient renouvelé leur participation pour l’édition 2020. Et tous ont été informés chaque semaine de la progression du dossier durant l’été. La Mairie de Paris s’est murée dans le silence après avoir transmis un protocole sanitaire qui prévoyait notamment un espace de deux mètres entre les stands, un espace de 4 m2 pour chaque visiteur, un sens de circulation, une jauge de 5000 personnes… Des mesures difficilement conciliables avec un évènement ralliant plus de 60 000 visiteurs parisiens en trois jours dans un petit pâté de maison du quartier de Bercy.

«Si on appliquait le protocole, il aurait fallu tirer un trait sur une trentaine de producteurs. Qui les aurait choisi et qui le leur aurait annoncé ?»

interroge Alain Marcillac, vice-président de la Fédération des Amicales

La Fédé a bien tenté des solutions pour s’adapter, comme celle de tendre des bâches entre les stands ou de réfléchir à une extension du marché aux rues voisines. Face à ces propositions et malgré de nombreuses relances et mails, la municipalité a opposé un silence radio total suivant une voie tristement classique de l’administration consistant à ne pas prendre le risque d’endosser une responsabilité en cas de pépin. Ce marché parigot-rouergat si couru par les politiques lors des éditions précédentes s’est donc transformé en patate chaude… Et pourtant, si les élections municipales appartiennent au passé, nul n’a oublié la ronde des candidats lors de l’édition du marché 2019…

La buvette de la « Fédé » tournait à plein régime pendant les nocturnes. Ici en octobre 2018.

C’est un coup dur pour la « Fédé ». Avec sa buvette et ses parts d’aligot-saucisse (9000 vendues durant l’édition de 2019), le marché des Pays de l’Aveyron était sa principale source de recettes. «On n’est pas encore mort !» assure Philippe Picou. Les finances devraient permettre de tenir encore jusqu’au prochain marché de Bercy en octobre 2021 que les bénévoles commencent déjà à préparer. Visiblement, à écouter les uns et les autres, cette épreuve, plutôt que de les avoir mis à genoux semble les avoir galvanisés. Elle a renforcé leur conviction qu’ils ne doivent plus compter que sur eux-mêmes…

Benjamin Griveaux au test de l’aligot…il y a an…il y un siècle.

Coup dur pour l’économie locale et « cata » pour certains…

Pour l’économie aveyronnaise, l’annulation du marché de Bercy c’est une ponction supérieure à 6 millions d’euros, en partant sur une hypothèse de 60 000 visiteurs dépensant chacun une centaine d’euros. Mais c’est surtout pour quelques petits artisans qu’elle apparaît comme une catastrophe. En trois jours, certains y réalisaient jusqu’au tiers de leur chiffre d’affaires annuel. On imagine l’ampleur du préjudice.