Il suffit de l’observer de loin ou de déambuler dans ses venelles pour réaliser que Rodez est pétrie d’Histoire. Le nom de ses habitants, les Ruthénois, donne déjà au visiteur une sérieuse indication sur les origines de la cité. On imagine ces beaux Rutènes blonds vacant à leurs occupations sur cet oppidum si caractéristique de la civilisation gauloise.
L’appellation de « Segodunum » -contraction de «Sego», la force et «Dunum», la hauteur- utilisée par les Romains a fait long feu. Mais le fait rutène demeurait une réalité si incontournable qu’au Bas-Empire romain (235-476) la ville fut baptisée « Civitas Rutenorum » ou ville des Rutènes.
Alors que le christianisme se répandait dans la foulée de l’action évangélisatrice de Saint-Amans, la ville n’échappa pas aux tourments des temps barbares qui suivirent la chute de l’Empire romain. Les maîtres se succédèrent : Wisigoths installés à Toulouse, puis Francs, sans oublier les Maures qui l’investirent en 725 et mirent à bas l’antique église. Plus tard, ce seront les Anglais qui l’investiront lors de la guerre de Cent Ans
Mais l’histoire de la cité resta marquée durant longtemps par une rivalité sans faille entre les comtes de Rodez, maîtres du bourg et les évêques de Rodez, maîtres de la cité. Une muraille délimitait les deux secteurs. Cette rivalité entre deux pouvoirs a desservi le développement de la cité ruthénoise.
Finalement, celle-ci n’a pas vraiment connu de longues périodes de prospérité. Malgré les témoignages trompeurs que sont ses nombreux chefs-d’œuvre gothiques réalisés du XIIIe au XVIe siècle. Et surtout, cette cathédrale Notre-Dame qui domine la vieille ville du haut de son célèbre clocher de 87 m surmonté d’une Vierge et qui demeure sa signature visuelle. Sa construction débutée en 1277 allait durer près de 300 ans. Peste noire de 1348 et Guerre de Cent ans mirent le chantier entre parenthèses. Ce n’est qu’au XVIe siècle qu’elle fut terminée. De par ses dimensions (107 m de long sur 35 de large pour une hauteur sous voûte de 30 m) Notre-Dame de Rodez demeure l’une des plus imposantes cathédrales du sud de la Loire.
Les principales richesses architecturales de Rodez se trouvent dans la vieille ville au sommet du piton autour de la Cathédrale. On y trouve des maisons des XV° et XVI° siècle, les plus connues étant la maison de l’Annonciation sur la place du Bourg et la maison d’Armagnac, place de l’Olmet.