L’Aveyron et l’art ont perdu un géant dans les deux sens du terme. Né à l’aube des Années Folles, il repart 102 ans plus tard pendant une « drôle » d’année… Sa trajectoire hors-norme est celle d’un homme singulier qui a tracé sa voie seul loin des cénacles et des gens influents.
Nul n’est prophète en son pays… Il sera reconnu comme un des plus grands artistes peintres français dès les années cinquante. Même aux US. La France se rattrapera en lui consacrant une expo à Beaubourg en octobre 2009, puis privilège suprême pour un artiste vivant, au Louvre en décembre 2019.
Soulages, bien que vivant à Sète pour la lumière, s’était montré reconnaissant au pays et à la ville de son enfance par ses dons destinés au musée portant son nom à Rodez.
Tel un anachronisme vivant en cette nation obnubilée par la retraite, en bon Aveyronnais il aura travaillé comme un forcené bien au-delà de ses cents ans, étendant sur des toiles géantes ses rubans de matière noire, cette couleur dont il n’a cessé de révéler la luminosité. Et la lumière de Soulages n’est pas prête de pâlir …
