La promesse de François Hollande faite le 14 juillet d’exclure toute recherche de gaz de schistes durant le temps de son mandat l’a à peine rassurée. Marie-José Laborie, maire de la Couvertoirade, l’une des principales communes concernées par ce gaz dont le sous-sol du Larzac regorgerait, ne baisse pas la garde. Idem pour son homologue, Bruno Ferrand, maire de la Cavalerie.
«Je ne crois plus aux discours, explique-t-elle, d’autant qu’on voit fleurir des déclarations sur les technologies indolores de fracturation hydraulique sans retombées sur l’environnement. Et ça m’inquiète. » Il n’est besoin que de se référer aux déclarations récentes du ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg.
Aujourd’hui, « recadré », le ministre pourrait revenir à la charge et devenir plus convaincant au fil des prochains mois. «Il se pourrait bien que les tensions sur le marché du pétrole conjuguées au déséquilibre des prix entre les deux côtés de l’atlantique avec des USA profitant d’une énergie bon marché fasse évoluer la position des pouvoirs publics.» explique en substance Bruno Ferrand.
La Couvertoirade, avec ses 3000 ha d’espaces communaux et son classement de plus beau village de France pourrait être ainsi directement impactée. Et si le cours des choses venait à changer le Parc régional des Grandes causses ne serait pas d’un grand secours. « Ce ne sera pas une protection juridique suffisante.» explique Marie-José Laborie. Dès lors, le seul rempart digne de ce nom demeurera selon elle, l’inscription des Causses et Cévennes au patrimoine mondial de 2011. «Le classement Unesco a une symbolique très forte et nous sommes au cœur du bien.» On ne fracture pas les joyaux du patrimoine mondial. En principe.