Art de vivre

Le musée Soulages expliqué aux « Parisiens »

Et le musée Soulages de Rodez, à quoi va-t-il ressembler et dans le restaurant des Bras qu’est-ce qu’on va déguster ?

Pour un peu, on aurait pu croire que la « Fédé » avait organisé une soirée de gala aux Salons de l’Aveyron le 19 octobre en l’honneur de Soulages et de son musée ruthénois qui devrait être inauguré courant mai par François Hollande. Il manquait le maître, retenu à Sète pour des problèmes de santé. Mais les 250 amicalistes présents ont pu se faire une idée très nette du projet grâce au maire de Rodez, Christian Teyssèdre, au conservateur Benoît Decron et au chef laguiolais Michel Bras choisi aux termes d’un appel d’offres pour animer le café du musée.

Pour un peu, on aurait pu croire que la « Fédé » avait organisé une soirée de gala aux Salons de l’Aveyron le 19 octobre en l’honneur de Soulages et de son musée ruthénois qui devrait être inauguré courant mai par François Hollande. Il manquait le maître, retenu à Sète pour des problèmes de santé. Mais les 250 amicalistes présents ont pu se faire une idée très nette du projet grâce au maire de Rodez, Christian Teyssèdre, au conservateur Benoît Decron et au chef laguiolais Michel Bras choisi aux termes d’un appel d’offres pour animer le café du musée. Les trois n’ont pas failli pour porter la bonne parole aux Parisiens. Rodez a un avenir, le musée de l’enfant du pays va devenir l’un des nouveaux pivots de l’attractivité de l’Aveyron.

S’appuyant sur le tandem de deux Aveyronnais au parcours singulier reconnus mondialement chacun dans leurs domaines, l’art pour Soulages, la gastronomie pour Michel Bras, ce projet a de la crédibilité. Et ce qui ajoute à son originalité, c’est que ces deux créateurs sont encore au travail chaque jour. Bref, cette «union libre entre ce musée et ce restaurant» des deux cadors risque bien de péter de vie.

 




Il avait des lunettes noires à la Blues Brothers, il en avait aussi le tempo, Benoît Decron, pour parler de son ami Soulages et son musée en boites d’acier où se repartiront les œuvres du maître selon leurs sensibilités à la lumière. Pour beaucoup, il a ouvert des horizons sur l’art abstrait en évitant de tomber dans le côté « cultureux ».

Le conservateur semble à la hauteur du défi et il fourbit déjà ses armes. Outre une exposition sur l’Outrenoir en juin, il réfléchit à d’autres projets, un sur l’Arte Povera, un sur Calder, d’autres plus thématiques sur Rembrandt, Victor Hugo ou l’époque médiévale qui a tant fasciné Soulages. Car ce sera l’un des atouts de ce musée d’être attractif avec des expos temporaires. «Je me suis toujours méfié des musées d’artistes où tout le monde se précipite pendant trois ans, puis qui sombrent dans l’oubli» dit le peintre à ce sujet. Même si la fonction principale du musée est bien d’abriter les 500 pièces de sa donation ce qui en fera la plus grosse collection d’œuvres Soulages au monde.

Évidemment, devant la stature de l’artiste, aborder le chapitre des comptes ou le nombre de fréquentations semblerait presque une faute de goût. Le maire ne veut pas s’engager sur des chiffres pour ne pas répéter les errements passés du type Micropolis qui pèsent sur les comptes d’aujourd’hui. Benoît Decron évoque une étude qui table sur 120 000 visiteurs par an. Le fait est que les Ruthénois ont sans doute aussi compris qu’ils allaient devoir cracher au bassinet peut-être beaucoup plus que les 11 millions d’euros (hors taxe). Mais cette soirée aura au moins fait naître l’espoir que ces impôts ne seront pas vains… Il ne s’agit pas d’engloutir une fois de plus dans le tonneau des Danaïdes français des millions dans ces dépenses courantes financées par la dette ou des équipements somptuaires ne servant que la vanité d’élus inconséquents. Cette fois-ci, le contribuable ruthénois et aveyronnais pourra peut-être espérer investir dans l’avenir de ses enfants restés au pays.

Déjà le musée, à quelques mètres de la cathédrale, en cours d’achèvement, ne manque pas d’allure et donne de l’air au piton. Et puis on peut toujours se référer aux polémiques nées dans les années 20 lors de la construction du musée Toulouse-Lautrec d’Albi pour oublier une vision à court terme. Ce dernier attire aujourd’hui plus de 200 000 visiteurs. Le maire de Rodez confie volontiers qu’il s’agit d’un projet casse-gueule lors des échéances électorales. Mais prendre le risque de perdre une élection pour la défense de l’Outrenoir… n’est pas donné à tous les élus.

Suite vers Michel Bras et son « Café Bras »
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