Art de vivre

Sainte-Anne mobilisée pour la reconnaissance des gants de Millau par l’Unesco

Le 26 juillet, c’était la seconde année des festivités de la Sainte-Anne à Millau. La mère de Marie est aussi la patronne des gantiers et cette messe était un des moyens de montrer l’engagement des Millavois pour la reconnaissance en tant que patrimoine immatériel et culturel par l’UNESCO de la ganterie. 

La journée s’est poursuivie avec un match de rugby. De même, des restaurants millavois avaient concocté un menu spécial Sainte-Anne.  

Crédits photos 2021 : SPCIPM


Comme les cafés de France ou les bouquinistes des quais de Paris, les gantiers millavois avec les collectivités locales ont entrepris un marathon  bureaucratique pour faire inscrire la filière des gants de Millau au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Obtenir ce classement vise en fait à faire reconnaître tout un écosystème bien vivant englobant éleveurs de brebis, bergers, mégissiers, délaineurs, gantiers… Dans quel but  ? Celui de « la sauvegarde des emplois qui nourrissent et nourriront encore de nombreuses familles, mais aussi pour la transmission de leur savoir-faire, auprès des jeunes générations et pour le souci du bien commun. » comme l’explique Olivier Fabre,  Président de l’association Sauvegarde du Patrimoine Culturel et Immatériel en Pays de Millau qui a posé les premiers jalons de cette démarche dès 2015. 

Deux questions à Olivier Fabre, patron de la ganterie éponyme et Président de l’association Sauvegarde du PCI en Pays de Millau. 

Avant d’être reconnu par l’Unesco, il faut déjà être inscrit en tant que pratique au patrimoine immatériel français ? 

Oui. L’inscription à la fiche d’inventaire est un préalable à la candidature. On l’espère pour la fin 2021. Et nous espérons que le Ministère de la Culture aura validé cette fiche d’inventaire et qu’on pourra déposer le dossier en mars 2023. Il faudra ensuite que le dossier soit retenu par l’Etat – en l’occurence soit par le ministre de la Culture, soit par le Président de la République- pour être présenté à l’UNESCO. Ce qui, dans la meilleure hypothèse, pourrait se faire au mieux en novembre 2024. 


Dans le cas de la ganterie millavoise, quel est le but d’une reconnaissance par l’UNESCO ? 

Une candidature, c’est l’occasion de mettre en œuvre des mesures de sauvegarde. Nous en avons déposé 14 ! C’est elles qui vont donner la dynamique car notre patrimoine est vivant.


Lactalis, (maison mère du roquefort Société) et les autres producteurs de roquefort soutiennent-ils votre démarche ? 

Il n’y a pas de marques – uniquement des praticiens- mais tout le monde est là. On a même au niveau national le soutien de la fédération ovine, de la fédération du cuir, de celle de la ganterie ou encore de celle des métiers de la laine. Tous les secteurs sont représentés localement et nationalement. 

A propos de la reconnaissance du patrimoine immatériel par l’Unesco, lire un article sur la démarche des bistrots et cafés de France.