l'Aveyron à Paris

Raymond Costes, la fierté d’être garçon aux Deux Magots

A l’origine une erreur d’aiguillage
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costes-2magots2En toute bonne logique paysanne rouergate, Raymond, aîné d’une famille de sept enfants, aurait dû reprendre la ferme familiale de Mouret. 
L’aigreur d’un gratte-papier militaire l’envoyant chez les parachutistes en dépit d’une recommandation paternelle pour la caserne de Rodez, en a décidé autrement. 
Au retour, son jeune frère avait pris les choses en main. Alors au lieu de côtoyer les vaches, Raymond a côtoyé les têtes de l’édition et des médias, les apprentis mannequins, les starlettes et les touristes nippons et yankees.

C’est le père de l’actuel patron du Wepler, Michel Bessières, dont les terres voisinaient celles des Costes, qui l’accueille à sa descente de train au Terpsichor, sur le boulevard des Italiens. Raymond y apprend tous les postes du métier du père Bessières. Il file ensuite au café de la Paix avant d’être embauché par René Mathivat, auvergnat et père de l’actuel propriétaire. «J’ai été le dernier à être embauché par lui. Il me tutoyait. » regrette cet homme qui n’oublie pas l’ambiance qu’il y avait dans l’équipe des Deux Magots. Trente garçons œuvrent encore ici aujourd’hui.

L’ambassadeur
Raymond représente souvent les Deux Magots à l’extérieur. C’est vrai lors des festivals littéraires. Cela vaut aussi lorsque les Japonais rachètent le nom Deux Magots pour monter la même affaire à Tokyo.

Raymond a passé deux mois dans l’archipel pour initier les garçons nippons au service à la française. «On n’entendait pas une mouche siffler. » Ce n’est plus vraiment le cas avec ses jeunes collègues français.
«Ils n’ont pas ce contact que l’on essaye d’établir avec le client. Ils sont pressés, ils veulent d’abord faire du chiffre. Ils ne prennent pas soin des tables » Il l’avoue à demi-mots, mais cette logique du rendement généralisée est initiée par le haut. Et elle tend les rapports humains.