A 11h, le troupeau des Bonal est sur la place d’Aubrac où la foule est dense. Grâce aux cornes des vaches, on parvient à se frayer un passage entre la marée humaine qui attend les troupeaux. Il y a encore plus de camping cars que les années précédentes, déjà le pastis de l’apéro est sorti et le grand marché bat son plein. Il y a un côté marché du Temple dans ce haut lieu de la civilisation chrétienne. Mais bon, une fois par an, il faut bien que le pays vive…
Les vaches sont parquées au milieu de la place. Le tintamarre de leurs meuglements et leurs cloches couvrent le discours du père Bioulac, à qui l’on doit la résurrection de la tradition de la transhumance dont c’est la 25ème édition. Tout le clan Bonal monte sur l’estrade pour chanter une chanson et esquisser quelques pas de bourrée, tandis que d’autres en profitent pour faire goûter le vin tiré du barricou.
Malgré la foule et le niveau sonore, les vaches commencent à s’énerver. Elles ont senti malgré la foule et le bruit, leurs veaux qui traversaient la place. Elles se mettent à meugler de plus belle. Plus question de s’éterniser dans ce caravansérail !
Là-haut sur la montagne…
Pas question de s’éterniser ! il faut rejoindre les petits. C’est l’étape finale vers la montagne. Là encore les cornes sont bien pratiques pour se frayer un passage dans la foule. Encore trois kilomètres sur la draille qui part de l’Aubrac, médusés les quelque 35 000 spectateurs, voient passer ses belles qui trottent presque malgré les 15 km qu’elles ont déjà dans les pattes.
Enfin juste devant le sublime lac des Moines d’Aubrac, c’est la Montagne des Bonal. 30 hectares fleuris et parsemées de gentianes et de cistre. Les deux camions de veaux sont là. On les ouvre et ce sont les grandes retrouvailles. Il y a quand même des petits veaux qui ne trouvent pas tout de suite leurs mamans mais heureusement les Bonal les guident vers leurs mères qui se laissent téter avec joie et tendresse.