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Jean-Claude Luche, un enfant d’Olt à la tête du Rouergue

luche_pixQuatre questions posées à Jean-Claude Luche, nouveau président du Conseil général d’Aveyron

Vous avez été élu président du Conseil général le 20 mars. Allez-vous poursuivre dans la continuité de la politique initiée par votre prédécesseur ou doit-on s’attendre à des ruptures ? Si oui, de quelle nature ?

Mon prédécesseur a fait un énorme travail pour le département. Avec sa méthode. Qui peut aujourd’hui raisonnablement contester l’efficacité du bilan ? Nous héritons d’un Conseil général solide, doté d’un outil de réflexion sur le moyen et le long terme et avec une situation financière saine.
Mais Jean-Puech c’est Jean Puech, et Jean-Claude Luche c’est Jean-Claude Luche.
Les orientations que je compte donner au Conseil général correspondent à ma personnalité. Sur les principes, je souhaite que l’institution évolue clairement vers l’ouverture.
Pratiquement, en interne, l’administration sera à sa place. Toute sa place mais rien que sa place. Ce sont les élus qui décident, dans le cadre d’un débat que j’aimerai plus constructif que celui que était de règle de la part de l’opposition dans l’assemblée précédente.
Je souhaite également amplifier les relations du Conseil général avec l’ensemble de ses partenaires et notamment toutes les autres collectivités locales et les acteurs de la vie sociale, économique et associative qui font la richesse de l’Aveyron.

Quels sont à vos yeux les dossiers prioritaires, décharges sauvages ou RN 88, fin de la PAC, autres ?

Les dossiers prioritaires sont étroitement liés aux compétences du Conseil général avec la place essentielle qu’occupent les solidarités. C’est notre cœur de métier et le ciment de notre communauté aveyronnaise.
L’ouverture du département vers l’extérieur reste un secteur majeur et l’aménagement de la RN 88 à deux fois deux voies une nécessité absolue.
Un meilleur équilibre entre tous les territoires aveyronnais me parait aujourd’hui indispensable. Il passe par des aménagements routiers, des équipements, une véritable animation de ces territoires. Je souhaite que ce rééquilibrage soit un point fort de l’action du Conseil général dans les trois années qui viennent.

13 vice-présidents au Conseil général n’est-ce pas un peu en contradiction avec votre volonté exprimée d’une présidence modeste ?

Une présidence modeste me semble être une présidence qui s’appuie sur le travail de groupe. J’ai la volonté d’associer le plus grand nombre à la prise de décision, y compris bien entendu des élus de l’opposition. Je leur ai proposé des postes de vice-présidents. Ils ont refusé. Dont acte.
Mais je persiste à croire que, pour l’Aveyron, nous ne réussirons qu’en travaillant ensemble et en équipe. Il faut pour cela des moyens. Ce sont les moyens légitimes de l’exercice d’une démocratie de proximité, à l’écoute des populations.

Dans le passé vous avez cumulé des postes de responsabilités et mandats. Ne pensez-vous pas que cela est un peu en contradiction avec ce qu’attendent aujourd’hui les électeurs, à savoir des élus n’exerçant qu’un ou deux mandats sur une période limitée ?

Dans le passé j’ai exercé plusieurs responsabilités, souvent à la demande de mes collègues ou de nos partenaires. J’y ai acquis une expérience et une bonne connaissance du terrain et de celles et de ceux qui font l’Aveyron.
Une autre période commence. Je suis président du Conseil général à 100% en laissant à d’autres le soin de piloter les structures dont j’étais président.
Je vis une nouvelle vie. Je souhaite la vivre différemment, en la partageant avec d’autres.