L’agriculture aveyronnaise présente encore des traits caractéristiques très forts.
Exemples : un travail en filières bien structurées, un accent mis sur la qualité, l’hygiène et parfois une approche marketing pour se mettre à l’écoute du marché.
Mais elle est confrontée à une course contre la montre avec de la remise en cause de la PAC en 2013 liée à l’arrivée des nouveaux membres de l’Union. L’Aveyron demeure par exemple particulièrement exposé à une remise en cause de la « politique montagne » et ses primes pour les éleveurs en zone de relief.
Une agriculture peau de chagrin
Les chiffres sont sans appel. Avec cinq mille exploitations en moins dans la période séparant le recensement 1998 de celui de 2000, le discours sur l’autonomie du petit paysan cher à José Bové ne résiste pas à l’examen des faits. L’Aveyron n’échappe pas au phénomène général de la concentration des exploitations.
La chute s’est poursuivie depuis 2000, de 10 700 exploitations en 2000, le nombre d’exploitations est tombée à 9300 en 2008. Une réduction qui s’accompagne évidemment d’un accroissement de la surface des exploitations, près d’une cinquantaine d’hectares en moyenne. Rien naturellement de comparable avec les plaines de l’ouest ou du Nord de la France. Ce rétrécissement se retrouve dans la taille des cheptels. A part, les chèvres, tous les autres cheptels ont diminué entre 2000 et 2008.
Une culture de la coopération
L’un des traits dominants de l’agriculture aveyronnaise, c’est cette culture de la coopération entre les producteurs. Elle a été symbolisée par l’AOC Roquefort décrochée durant les années trente.
La méthode a fait des émules par exemple avec l’AOC sur le fromage de Laguiole ou les filières Bœuf Fermier Aubrac et Veau d’Aveyron.
Mais, elle est montre également ses limites par exemple à propos de Roquefort où les producteurs n’ont pas su garder la maîtrise de la filière et ont fait entrer des industriels.
Or l’industriel travaille sur une autre logique que l’agriculteur. Confronté à une concurrence mondiale, il n’a qu’un objectif : réduire ses coûts.
D’où la crainte, souvent formulée par des éleveurs, que ceux qui contrôlent Société refusent un jour de payer le litre de lait de brebis Lacaune plus d’un euro alors qu’il pourrait le payer dix fois moins en l’achetant Sardaigne ou ailleurs. C’est tout l’objet de l’AOC d’éviter cela.
En Aveyron, il faut aussi signaler dans l’agriculture toutes ces individualités qui travaillent à leurs façons des produits audacieux, loin des grands circuits. Des produits qui rencontrent des amateurs qu’il s’agisse de saucisses, de pastis, de fromages ou de vins.
Sacré relief
Le relief n’est pas le même pour tout le monde. Le pays des causses n’a pas les mêmes contraintes. Quoi par exemple de plus difficile de sarcler la vigne sur les coteaux en pente raides des bords du lot pour les vignerons d’Estaing ou d’Entraygues qui se retrouvent à l’arrivée avec des coûts à la bouteille bien plus élevés que leurs voisins du Languedoc. En revanche, la prime de montagne sert l’éleveur qui se retrouve en haut d’un causse arrondi.
Où sont les jeunes ?
L’un des traits distinctifs de l’agriculture aveyronnaise était sa population jeune et dynamique. Il semble que ce état de fait appartiennent au passé –44 % des chefs d’exploitation avaient moins de 40 ans au recensement de 1998. Cette part est tombée à un tiers depuis le recensement de 2000. Plus grave, un nombre croissant d’exploitants qui, souhaitant partir à la retraite, se retrouvent sans successeur … Et pourtant l’Aveyron avec une installation pour 2,3 cessations est l’un des départements les plus en pointe sur ce point.