Grands causses, Pays de Roquefort

Saint-Affrique

Saint-Affrique doit son nom à Affricanus, évêque de Comminges persécuté par les Wisigoths. Il trouva refuge vers 495 dans l’ancienne «vicaria curiensis.» Aujourd’hui, avec son allure de petite ville à la campagne, la ville (7 500 hab.) aux sept collines attire bien des agriculteurs qui viennent s’y approvisionner et de nombreux vacanciers et autres amateurs de randonnées pédestres et de VTT.

Saint-Affrique vu d’en haut

Saint-Affrique peut se vanter, outre son église à la belle flèche élancée, de quatre magnifiques ponts sur la Sorgues :
– le pont Vieux,(ci-dessous) l’un des plus beaux de France, classé monument historique et construit vers 1270 .
– le pont Neuf, datant de la fin du XVIII°.
– le pont du Centenaire, ouvert en 1889, d’où son nom caractéristique du XIX° siècle
– le pont du Chemin de Fer, achevé en 1932 et construit pour une voie ferrée qu’il ne reçut jamais.

SONY DSC

Saint-Affrique, c’est aussi la porte d’entrée du pays des sols rouges (le rougier). Ils caractérisent la région. Formés de grès, argiles et schistes du bassin permien offrant au plus étendu des rougiers français une palette inépuisable de pourpre, d’ocre et d’incarnat.
En surface, les roches riches en silice justifient leur couleur par la présence d’oxyde de fer.

A Saint-Affrique, le marché du samedi matin est immanquable, tant pour ses produits souvent bios que pour ses personnages hauts en couleurs. On peut voir également la maison natale d’Emile Borel (1871-1956) savant, député de l’Aveyron de 1924 à 1936 après sa victoire sur Castelnau, ministre de la Marine en 1925. Elle abrite aujourd’hui le musée de la Mémoire. Tél. : 05 65 49 07 31.

Saint-Affrique possède également un abattoir équipé de la seule chaîne ovine de la région ainsi qu’une coopérative agricole. La Société d’Etudes et de Fabrications électroniques et Électriques, la SEFEE, fabrique près de Saint-Affrique des câblages pour hélicoptères.

Un peu d’histoire….

A partir de 1320, la ville appartient en indivision au roi de France, à l’évêque de Vabres et au comte de Caylus. Au cours de la guerre de Cent ans et, notamment, entre 1361 et 1368, la ville passe sous l’autorité des Anglais. Ville forte des protestants, elle résiste victorieusement au siège de l’armée du prince de Condé, en 1628, mais ses fortifications sont abattues, en 1632, sur ordre de Richelieu.

Sur la place Painlevé, le temple occupe depuis 1806 l’ancienne église des Cordeliers. Commune, chef-lieu de canton et de district à la Révolution, elle perd, en 1924, sa sous-préfecture.

affrique5

Tout comme Millau, Saint-Affrique fut l’un des rares bastions du protestantisme durant la Réforme. Les campagnes aux alentours connurent une vague de violences fanatiques. La ville fut démantelée par Louis XIII.

Parmi les épisodes douloureux de la ville, on relève également l’épidémie de choléra qui s’abattit sur Saint-Affrique en 1854. Les habitants prient alors la Vierge Marie de les délivrer de la maladie et font creuser dans les murs de leurs maisons des niches où ils placent des statuettes votives de la Vierge. Il reste encore près de 60 de ces niches dont les deux tiers ont encore leur statuette.

affrique6

Au XIXe siècle, Saint-Affrique vivait essentiellement de manufactures qui filaient laine de brebis, coton, chanvre.
L’industriel Mazarin employait alors près de 900 personnes. Beaucoup de maisons disparurent avec la révolution industrielle à la fin du XIX° et l’activité textile de la ville déclina très vite. Saint-Affrique perdit son titre de sous-préfecture en 1926 mais a conservé son rayonnement industriel et socio-culturel.

Aux alentours de la ville, de nombreux dolmens. Une trentaine ont été répertoriés, le plus connu étant le dolmen de Tiergues, le plus célèbre mégalithe de l’Aveyron. Mais aussi dolmens de Boussac, Crassous et Olonzac à l’ouest de la route Saint-Affrique- Saint-Rome- du-Tarn.

Laisser un commentaire.

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.