Au fil des ans, Gérard Paloc continue de s’imposer comme l’incontournable « Monsieur Amicaliste ». Le président de la Fédération des Amicales Aveyronnaises affiche un bilan à faire pâlir bien des élus. A commencer bien sûr par le succès renouvelé depuis l’an 2000 du marché de Pays à Bercy mi-octobre.
Aucun autre département ne peut afficher de telles retombées en termes de recettes et d’images sur un événement parisien. Et ce, sans support politique et budget de com à l’avenant. Paloc a fait sortir l’amicalisme de l’image réductrice des banquets. Aujourd’hui, il apporte avec son équipe un nouveau souffle grâce au projet de « 2ème Oustal » pour lequel la Mairie de Paris semble prêter une oreille attentive compte tenu de l’excellent bilan social et financier de l’actuel Oustal de la rue de l’Aubrac. Cette fois-ci, la « Fédé » et son président entendent s’appuyer sur les acteurs économiques aveyronnais. A commencer par les chambres consulaires. Façon d’offrir une vitrine parisienne et permanente au monde économique aveyronnais. Le projet aura le temps de s’affiner ces prochains mois. Au mieux, l’inauguration aura lieu en 2018.
Interview donnée le 4 juin 2014
Au sortir de l’Assemblée Générale de la Fédération des Amicales Aveyronnaises, comment se porte l’amicalisme aveyronnais en 2014 ?
Toutes les associations ont leurs soucis, mais sans vouloir fanfaronner, on ne s’en sort pas mal. Nous n’avons pas de problèmes de renouvellement des cadres et pas mal de jeunes prennent la relève.
Mais l’évolution de la société nous confronte à de nouveaux défis. Il nous faut imaginer de nouvelles façons d’agir, de nouveaux comportements en phase avec la réalité. Par exemple en se tournant peut être plus vers des actions caritatives.
Pourquoi une telle évolution ? Vous trouvez que le « business » imprègne trop votre image avec le marché de Pays à Bercy d’octobre.
Même si le Marché de Pays ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt, je suis parfois obligé d’expliquer à des jeunes amicalistes que le Marché de Bercy, ce n’est pas que du business. Au contraire, c’est une autre façon de faire vivre le pays mais toujours dans un esprit de solidarité. Il y a 40 ans, les bénéfices des banquets des amicales servaient à financer au Pays des actions comme la rénovation du monuments aux morts, aujourd’hui l’entraide s’exprime par d’autres façons. Il y a sans doute un déficit de communication de notre part pour mieux faire comprendre ce que notre action génère dans l’économie aveyronnaise et dans les échanges humains.
Au moins le message passe-t-il auprès des politiques ?
Eux aussi ont du mal à comprendre le sens de notre action. C’est sans doute le résultat d’un repli sur soi général à toute la classe politique qui n’épargne pas l’Aveyron. Pour être très concret, le chiffre d’affaires global réalisé pendant les trois jours du marché de Bercy est important . Et le lundi matin, à la fin du marché, où sont déposés ces fonds ? Dans les banques d’Aveyron. Certains exposants m’ont expliqué que depuis qu’ils faisaient le marché de pays et qu’ils étaient présents à Paris, ils avaient doublé leur personnel. Si ce ne sont pas des conséquences économiques…Seulement voilà, il faut bien reconnaître que la plupart des amicalistes ne votent plus au pays…Ceci explique sans doute cela.
Cette situation se concrétise par une chute des subventions ?
Nous recevons 8000 € de subventions de la mairie de Paris, montant qui a été réduit presque de moitié en quelques années. Par rapport à notre activité c’est marginal. Quant à l’Aveyron, depuis que le Conseil général a fermé la Maison de l’Aveyron, la subvention est passée de 16 000 euros à rien en trois années.
J’ai la faiblesse de penser que si l’Aveyron est connu et réputé, ce n’est pas uniquement grâce à internet, c’est aussi parce les amicalistes se bougent pour faire connaître l’Aveyron partout où ils se trouvent. Et que rien ne remplace les contacts humains.
Aujourd’hui, il y a deux phares pour l’amicalisme parisien : l’Oustal et le Marché de Bercy. L’amicalisme ne serait pas ce qu’il est sans l’Oustal. Sur les quelques 800 jeunes passés par l’Oustal depuis sa construction, on a semé des graines amicalistes chez les jeunes.
Justement, où en est le projet de 2eme Oustal ?
Depuis que je maîtrise le dossier, je me suis fait une conviction : l’Oustal actuel ( celui de la rue de l’Aubrac – NDLR) est une fantastique réussite mais est hélas trop petit. Il ne suffit pas à répondre à toutes les demandes de logements. Mais il faut qu’on parvienne à construire un 2eme oustal plus ouvert au monde économique. Voilà pourquoi nous travaillons avec les chambres consulaires et les acteurs aveyronnais intéressés pour préparer ce dossier.
Car outre le logement de nos jeunes, il s’agirait aussi de permettre à des entreprises aveyronnaises de disposer d’un show-room à Paris pour exposer leurs produits comme leur savoir-faire.
En terme de rapport, l’Oustal est la première SCPI de France. Le rendement annuel est de 5% alors que nos loyers sont 25 % moins élevés que ceux du quartier. C’est à son taux d’occupation de 99% que l’on doit cette performance financière. C’est ce qui me permet de proposer à Mme Hidalgo de construire des logements sociaux qui ne coûtent pas un centime à la collectivité…
Lire également nos précédents dossier consacrés à l’amicalisme et à Gérard Paloc
Paloc, le fédéraliste, réussira-t-il à donner un nouveau visage à l’Amicalisme ?
(juillet 2003)
Interview Gérard Paloc (octobre 2006) «Je veux déringardiser l’Aveyron ! »