Amicales et Folklore

Gérard Paloc : «Je veux déringardiser l’Aveyron ! »

Depuis 1997, Gérard Paloc préside la Fédération des Amicales Aveyronnaises. Interview à la veille du marché de Bercy qui reste le grand rendez-vous de l’Aveyron à Paris qu’il a contribué à créer.

Le marché de Bercy 2006 sera-t-il un bon cru ?
Sans doute, il y a environ 98 stands et une nouveauté, un espace  présentant l’histoire de l’agriculture aveyronnaise et les nouvelles technologies. C’est RAGT (Semencier aveyronnais NDLR ) qui l’animera.

Vous ne craignez pas que la présence de RAGT, en pointe sur les semences OGM, ait un effet inverse à celui souhaité à une période où le bio est en vogue et où l’Aveyron donne l’image d’une nature préservée ?
Au contraire, l’ancien paysan que je suis en a assez des staliniens anti-OGM ! On ne peut pas toujours être contre le progrès et jouer les doux rêveurs. Chaque avancée scientifique porte souvent en elle le pire et le meilleur. Quant au bio, je pense qu’on fait croire n’importe quoi aux urbains. Moi ce que je veux, c’est “déringardiser“ l’image de l’Aveyron.

A ce propos, là encore n’y-a-t-il pas le risque d’aboutir à un résultat contraire ? Par exemple en cette période électorale, en recourant au soutien financier du Conseil général, dont on ne peut pas dire que les dirigeants, compte tenu de la longueur et du cumul de leurs mandats, donnent une image moderne de l’Aveyron ?
Si l’on a été obligé de demander un effort supplémentaire au  Conseil général c’est parce que la Mairie de Paris a diminué fortement son soutien. La pire des choses serait pour nous de ne dépendre que d’un seul partenaire. De fait, notre plus gros partenaire est la Caseg (émanation du Crédit Agricole Quercy-Rouergue à Paris, NDLR), et nous en avons de nombreux autres sans parler des Chambres consulaires qui sont au cœur des préoccupations économiques. Je pense également que si l’on est autant courtisé, c’est sans doute qu’on représente quelque chose. Mais comptez sur moi pour maintenir l’indépendance du mouvement amicaliste, car je sais bien que si un jour on est récupéré, on sera fichu.

Le marché de Bercy, n’est-il pas l’arbre qui cache la forêt, celui du déclin inexorable de l’amicalisme ?
C’est sûr qu’il y a des amicales qui souffrent et c’est vrai que l’on s’oriente de plus en plus vers un amicalisme départemental et non plus simplement de village. Ce que je vois, ce sont des amicales comme celles de Millau qui arrivent parfaitement à vivre et à organiser des événements sans faire des banquets. Mais vous verrez, dans 20 ans, l’amicalisme existera encore.