Amicales et Folklore

Quand la « Fédé » s’intéresse au bassin de Decazeville

La soirée organisée le 18 avril par la Commission Culturelle de la Fédération des amicales aveyronnaises était consacrée au bassin de Decazeville. Elle a été passionnante à plus d’un titre et n’a pas manqué de (bonnes !) surprises.

D’abord grâce à la présence de Louis Decazes (3ème en partant de la droite), dernier descendant du fondateur de la ville qui, bien qu’originaire comme sa famille de Libourne, n’oublie jamais ses liens aveyronnais.

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Voilà sans doute l’un des rares exemples d’une famille ayant vécu au XIXe siècle qui a donné son nom à une ville. Même dans les vallées sidérurgiques Lorraine, on n’a pas vu de Wendelville, ni de Schneiderville en Saône-et-Loire…Il faut dire que l’aïeul de Louis, le Duc Elie Decazes a eu un parcours singulier sous la Restauration, comme l’a rappelé l’universitaire Jean Rudelle. Ministre principal et favori de Louis XVIII, Elie Decazes voit sa carrière politique définitivement compromise avec l’assassinat du Duc de Berry en 1820. Il se tourne alors vers l’industrie pour exploiter une activité métallurgique dans un désert rural aveyronnais qui deviendra Decazeville. Avec 14 capitalistes (mais aucun aveyronnais), il décroche ainsi une concession de 1000 ha sur le causse Comtal dont le sous-sol regorge de fer. 2,5 millions de tonnes en seront extraites pour les hauts-fourneaux de Firmi et Decazeville. Un peu plus tard le demi-frère de Napoléon III, le duc de Morny, fondateur de Deauville, décrochera à son tour une concession pour exploiter le minerai à Aubin. Trois « chemins de fer », dont un aérien, seront créés pour acheminer le minerai du Causse aux hauts-fourneaux du bassin. A son apogée, durant la guerre de 14, le bassin fera travailler 15 000 ouvriers.

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Au nom de l’ASPIBD, (Association de Sauvegarde du Patrimoine Industriel du Bassin de Decazeville) René Tomczak a dévoilé quelques unes des actions de l’association. A commencer par le sauvetage du puits central, le chevalement, qui profite désormais d’un éclairage nocturne, la réfection du Mausolée Cabrol ou la préservation des soufflantes.

Surtout après des années de désindustrialisation sévère, les hommes de l’Aspibd ont fait entendre un autre son de cloche que celui de la désespérance des anciens bassins industriels. Ici, le bassin renaît grâce à des entreprises performantes chacune dans leurs spécialités comme Umicore à Viviez spécialisé dans le zinc, Sopave filiale de Suez, Sam technologie (480 employés), ou encore la SNAM qui recycle les piles et batteries sans oublier l’entreprise de BTP Lagarrigue qui fournit et soude les structures du plafond de la nouvelle gare d’Austerlitz. Au total près de 1828 emplois industriels qui ont redonné vie au bassin. Un bel exemple de reconversion à l’Aveyronnaise.

En savoir plus sur la « Route du Fer en Aveyron »
sur le site de Jean Rudelle
www.ferrobase.fr

Et sur l’Aspibd