« La Maison Aveyronnaise » de Daniel Crozes et Didier Aussibal n’est pas un ouvrage d’architecture même s’il ne décevra pas les spécialistes. C’est plutôt un voyage au cœur de l’âme aveyronnaise et des éléments qui la façonnent : le sol, le climat et le paysage qui contribuent à un oustal propre à chacun. Maison idéalisée ou mémorisée avec la puissance nostalgique d’un souvenir d’enfance. Une maison qui n’est jamais la même. A colombages à Conques, dotée d’un balet (galerie) dans le Ségala naucellois ou d’un pigeonnier du Quercy du côté de Villeneuve sans oublier ces fermes de basalte de l’Aubrac où l’étable est un prolongement permettant de veiller sur les bêtes. En Rouergue la maison est aussi diverse que les paysages. Et Daniel Crozes lance un cri d’alarme pour sa sauvegarde.
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Tel un vigneron qui recourt au cépage qui correspond le mieux à son terroir, l’Aveyronnais comme le Corse ou l’Alsacien a employé durant des siècles les matériaux qui lui tombaient sous la main. Pierres blanches calcaires sur le Larzac, schiste en Ségala, grès dans le rougier. L’habitat a évolué au fil des temps mais l’harmonie des paysages façonnés par la main de l’homme est encore émouvante.
Les « Trente Glorieuses » ont sonné enfin l’arrivée d’un confort mérité pour les ruraux aveyronnais mais elles se sont accompagnées de bien des pertes irréparables sur le plan du patrimoine. Adieu portails couverts trop bas pour laisser passer le tracteur, adieu lauzes trop lourdes pour les charpentes de sapin … Le bâti traditionnel aveyronnais a souffert. A l’intérieur des foyers également, tables et buffets de chêne ont été remplacés le Formica.