Il aurait peut-être dû s’appeler l’Ecir, du nom du vent d’Aubrac, et non le Mistral. Mais on n’a pas toujours le choix dans la vie. Pas question de mettre de la confusion dans l’esprit des clients de Belleville qui fréquentent ce havre depuis plus de cinquante-cinq ans. Pur bougnat d’Aubrac, le Mistral est dans les mains des Miquel depuis deux générations.
Les fils ne portent plus le charbon, mais quand ils sont au Pays, ce sont des grappes de raisin qu’ils se coltinent sur leurs coteaux du Lot qu’ils ont replantés notamment en cabernet-franc et fer servadou, le cépage 100 % aveyronnais. A force de boulot, ils comptent parmi les principaux vignerons de la coopérative d’Estaing. Etonnez-vous alors qu’ils mettent les vins d’Estaing en avant dans leur troquet où ils alternent derrière le comptoir selon les semaines.
Avec sa carrure et sa tignasse, le patron, Didier Miquel qui tient l’affaire avec son cousin, Gilbert, peut donner l’apparence d’un ours. Heureusement, il n’en pas le caractère. Et à voir la clientèle d’habitués et l’ambiance chaleureuse de l’endroit, il semble bien en tout cas que les clients apprécient sa tanière…
Alchimie réussie du brassage social façon Belleville : vieux messieurs bien mis sur eux, employés et ouvriers adeptes du petit blanc du matin, jeunes du quartier sirotant leurs cafés en terrasse, couples, touristes et étudiants. L’arrière l’ancien chantier où Miquel père entreposait son charbon, a été transformé en deux belles salles claires qui offrent calme et intimité. Sans oublier le petit jardin, trésor de calme pour manger sous le ciel et à l’abri de la frénésie du quartier…
L’assiette économique et roborative fait principalement appel aux richesses d’Aveyron. Les charcuteries viennent du Nord Aveyron, l’aligot est de l’Aubrac et les confits sont signés le Manoir Alexandre. Décidément, même si ça creuse, ça vaut le coup de monter à Belleville, pour se requinquer au Mistral !
Le Mistral 401, rue des Pyrénées
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Formule à 10€ : entrée-plat ou plat-dessert sauf soir et WE
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