Amicales et Folklore

Au théâtre : « Un vrai bonheur »

theatre1Un vrai bonheur ! La pièce de Didier Caron, dans laquelle joue l’Aveyronnaise Françoise Lépine, porte bien son nom. Lieu, ambiance et décor : la réception d’un mariage. Le sujet : un ex petit ami de la mariée profite de la réception pour lui dire qu’il l’a toujours aimée laissant celle-ci sur le point de basculer dans l’inconnu…C’est bien plus qu’un marivaudage, une vraie réflexion sur le couple et l’institution.
Derrière le sort des mariés, il y a une sacrée galerie de portraits parmi les invités, les vieux amis et la famille. Tous profitent de ce mariage pour faire un petit point sur leur vie de couple… ou leur vie tout court. Belle série de protagonistes dont on croise tous chaque jour des exemples en chair et en os.

Ainsi Françoise qui incarne la maîtresse d’un type marié. Elle croit qu’il va divorcer pour elle alors que –naturellement il s’apprête à revenir chez l’épouse. Il y aussi la mère de la mariée. Genre hystérique ne supportant pas de voir son ex-mari s’affichant avec une jeunette et qui n’arrête pas de pester contre le traiteur où l’hôtelier. Ne parlons pas du concessionnaire BMW, sourire carnassier et sûr d’être irrésistible, qui profite de l’occasion comme tous les coureurs pour partir en chasse. Car un mariage c’est aussi un foisonnement d’opportunités pour célibataires en quête d’aventures. Ce prototype du type qui trompe sa femme à tout va entrevoit au petit matin l’ampleur de son désespoir quand elle finit par lui déballer sa vérité. Qu’elle aimerait prendre son pied une fois dans sa vie pour savoir au moins une fois ce qu’est un orgasme.
Un Vrai bonheur est une pièce de son temps où les femmes parlent d’amour cru aux hommes, rappelant cette évidence que le mariage est aussi un équilibre charnel qu’il faut faire durer pour réussir.
Mais c’est également une excellente réflexion sur cette institution qui perdure au fil des siècles sans jamais se démoder. Bref, elle est à conseiller d’urgence à tous les futurs mariés. Les dialogues sont vifs et ciselés. Et il y a des réparties que l’on n’est pas prêt d’oublier, comme «Tu devrais t’acheter une paire de c…» lancée par l’une des ex au prototype du type marié qui promet tout à ses maîtresses sans jamais rien tenir. On ne sera donc pas surpris que cette “petite pièce“ -sans monstre sacré de la scène- démarrée en catimini sur les planches de Paris l’été 2002, va devenir un film. Souhaitons lui de rencontrer une destinée semblable à celle du Père Noël est une ordure…

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