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Françoise Lépine, comédienne aveyronnaise

Une apparente froideur et une voix grave, très grave, révélant une beauté slave, dissimulent de prime abord, une femme passionnée qui n’oublie jamais ses racines d’Aubrac. Françoise Lépine, comédienne Aveyronnaise, ne s’oublie pas. Cette comédienne a joué dans des films comme le Libertin, ou Belphégor. Mais c’est surtout au théâtre, qu’elle donne sa mesure.

lepine3Françoise Lépine, aurait très bien pu se retrouver derrière la caisse d’un bistrot… » Quand j’ai commencé le métier de comédien, je me disais que même si ça ne marchait pas je trouverais des petits boulots par la filière aveyronnaise. »

« Mes arrière grands-parents montés à Paris étaient dans l’hôtellerie tandis que les autres tenaient une crémerie rue Bonaparte. » Françoise revient toujours vers ses origines, elle a son pays dans les tripes. Déjeuner avec elle dans un bistrot sympa comme la Grenouille à Paris, c’est communier avec le pays, Elle connaît son aligot, son Marcillac préféré, ses filières. Elle ne fait pas illusion.

« Au moins une fois par an, j’éprouve le besoin de retourner en Aveyron. », explique cette jeune femme au regard slave, héritage d’une grand-mère paternelle russe, épousée par le grand-père en Bessarabie. « Contrairement à d’autres, personne ne m’a traîné dans les banquets d’amicale. J’y suis allée de mon plein gré quand j’étais ado en famille avec mon frère et ma mère. C’était au Lutetia et j’adorais les tombolas. « 

L’arrière grand-père de Françoise était une figure de Sainte-Geneviève puisqu’il présidait l’amicale. Son grand-père maternel, médecin réputé, était un ami de Marcelin Cazes, le patron de Lipp. Il a arpenté l’Aubrac et la Viadène comme personne.
Quand les tournages lui en laissent l’occasion, Françoise ne rate jamais la transhumance. « Car je suis shootée à l’Aubrac, ce pays est comme la mer, ses vaches sont les plus belles du monde ». « Le sang n’est pas de l’eau » dit un dicton slave. Elle-même reconnaît sans fard une légère pointe de chauvinisme.

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« L’Aveyron, c’est pour moi une forme de socle. Les gens que je vois là-bas sont comme des piliers dans ma vie, ils ont tous les âges. L’Aveyron pour moi est rassurant, c’est un peu comme une famille. » Pas étonnant qu’elle adore son cousin Urbain Cancelier, autre Aveyronnais d’origine une figure du milieu comédien, un vrai monarchiste, ce qui pour un Aveyronnais, n’est pas si étonnant. Voilà plus de deux cent ans, l’ami Urbain se serait sans doute, retrouvé à la tête d’une bande de contre-révolutionnaires sur l’Aubrac et avec Françoise dans le rôle d’une Charlotte Corday rouergate. Pas étonnant, qu’Urbain ait joué Louis XVI dans Ridicule, cet excellent film qui décrit si bien la sclérose de l’Ancien Régime et le besoin de passer autre chose… Lui aussi est à l’affiche actuellement dans Le fabuleux destin d’Amélie, le dernier film de Jean-Pierre Jeunet. Urbain Cancelier y joue Collignon, un épicier bête et méchant qui aime humilier plus faible que lui.