Amicales et Folklore

Quel XXIe siècle pour les banquets et amicales ?

Courrier des lecteurs sur les amicales

UN RÉSEAU D’AVEYRONNAIS POUR LE XXI° SIÈCLE

Les Aveyronnais ont, je crois, une bonne image, il existe de surcroît une diaspora conséquente, cela étant pour me reconnaître assez peu dans mon amicale, il me semble que l’on pourrait utiliser ce sentiment d’appartenance, notre image de « bosseurs » pour, par exemple, créer un réseau (type réseau Grandes Ecoles).
Je pense notamment aux recherches de stages pour les jeunes étudiants Aveyronnais. Il ne s’agit pas d’un raisonnement d’opportuniste affairiste. Sans doute, suis-je moi aussi victime des clichés, mais j’ai l’impression que, mis à part les réseaux de brasserie et de distribution qui gravitent autour, nous ne sommes pas très structurés sur ce point.

Pourtant, nous avons des politiques de premier plan qui ont su dynamiser leur circonscription, lorsque l’on voit l’essor véritable de LAGUIOLE fondé sur une réelle démarche commerciale. Pourquoi ne met-on pas à profit notre nombre pour créer une structure adaptée aux impératifs et évolutions actuelles et qui représenterait réellement notre présence sur le plan économique sur Paris ?
Les bistrots c’est bien, mais ne peut-on pas imaginer pouvoir aller au-delà ? Un peu dans l’esprit que votre site traduit, à savoir justement cette volonté d’adaptation à laquelle j’adhère totalement. Comprenez -moi, je ne souhaite pas renier notre histoire, nos dominantes,
j’ai d’ailleurs 38 ans, j’ai fait toute ma carrière sur Paris et pourtant je parle encore couramment le patois. Cela étant, pour faire simple, hormis les bistrots nous sommes absents ailleurs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les seuls contacts indirects que j’ai eu à l’occasion de ma vie professionnelle avec des Aveyronnais c’est au travers des relations que j’ai eu avec des avocats qui ont travaillé soit avec la Maison des Aveyronnais, soit dans le cadre des opérations de cession de fonds de commerce.
Pour le reste pas grand-chose, et nos structures associatives me paraissent ainsi faites que si l’on ne « pantoufle » pas dans un bureau d’une amicale liée à un canton, on ne peut se faire entendre au niveau supérieur, de sorte que l’on à que le choix, soit de se réjouir de sorties en bus le week-end et d’un quine de temps à autre, ou se désintéresser totalement de ses racines…
J’espère ne pas vous avoir déplu, je ne voulais que formuler une critique qui se veut constructive, et non utiliser ce site pour être négatif. Je suis fier des racines qui sont les nôtres, de ce que nous ont laissé nos anciens, mais parce qu’ils avaient su s’adapter au besoin de l’époque, je me demande parfois, si nos structures tendent vraiment vers cet esprit volontariste qui nous caractérise.
Salutations, et sincères félicitations pour le graphisme, la qualité du site et sa richesse……
Gilles BOUYSSOU

L’AVENIR DES AMICALES

Une mère et une fille réagissent à l’article consacré aux Amicales et à leur avenir « Quel XXI° siècle pour les banquets et amicales ». Marie-Thérèse et Catherine Verdier, la mère et la fille, nous ont écrit presque au même moment pour nous faire part de leurs réactions. Les questions qu’elles soulèvent sur l’organisation des banquets, des tombolas ou des bourrées, ou encore du montant de la participation, ne manqueront pas d’alimenter le débat.

Le courrier de Marie-Thérèse (la Maman)
« Je voudrais passer un message à Gérard Paloc, président de la fédération des amicales aveyronnaises qui dans l’article se pose la question si les banquets survivront. Je crains que non. Nous sommes tout un groupe, la cinquantaine, nos enfants ont 25/30 ans et on s’ennuie dans les banquets.
D’abord les jeunes qui sont pourtant attachés à leur pays natal . Ils trouvent la soirée ringarde. Ils sont d’accord pour un peu de folklore, mais les jeunes ne peuvent danser toute la soirée sur des valses et des bourrées. Ils passent alors la soirée sur des chaises à discuter. certains n’y vont même plus. Alors qu’en fait, ils seraient heureux de faire la fête ensemble (comme les réunions de famille). Il faut penser à cette génération…
Nous la cinquantaine, nous sommes la génération yéyé et pour s’amuser un air de Claude François ou autre, nous fait revivre notre jeunesse et nos jeunes dansent sur ces airs et non sur les bourrées et les valses.Ces tombolas qui obligent à dépenser de l’argent, il faudrait des billets d’entrée gagnants, organiser des jeux, vendre des produits de la région.
Nous n’allons plus aux banquets d’amicales, car c’est toujours la même organisation, le même orchestre, les mêmes tombolas.
Un jour, j’ai invité des amis parisiens. Ils se sont ennuyés. Il n’y avait rien pour eux : repas moyen, bourrée, valse, ils n’ont pas pu danser, et toujours ces achats de billets de tombolas qui sont « dérangeants ». Si on veut aussi faire connaître notre région par nos amicales, il faut penser aux invités non averyonnais ou auvergnats.
Pourquoi ne pas organiser des buffets (repas trop long avec la tombola), des ventes de produits, des expositions d’artistes de la région.
En espérant que ces quelques lignes vous confirmeront que si nous ne faisons rien pour sauvegarder ces réunions un jour nos enfants à Paris ne continueront plus cette tradition ».

Le courrier de Catherine (la fille)
« J’ai 25 ans, je suis d’origine aveyronnaise par mon papa qui a vécu jusqu’à l’âge de 18 ans dans une ferme à Pervillhergues près de Thérondels. Ensuite il est monté à Paris, a rencontré ma maman, l’a épousée et je suis née.
Depuis mon plus jeune âge, je passe tous les ans quelques jours de vacances dans la région natale de mon père où une grande partie de ma famille vit encore. Je suis parisienne et très attachée à mes origines, dès l’âge de 12 ans mes parents m’ont enfin amenée aux amicales. C’était une grande joie pour moi, l’occasion de me faire belle, de retrouver mes cousins et cousines, de participer à la tombola, de danser…
Les années ont passé et c’est avec une certaine tristesse que je n’ai pas retrouvé le même plaisir à me rendre aux amicales.
Je ne retrouve plus la magie et le prestige qui me plaisait tant. Mon sentiment est le suivant : les amicales vieillissent, manquent de pêche, de prestige et d’ambition…. Je trouve ça regrettable de payer 500FF pour une soirée où l’on vous sert tous les ans quasiment la même chose, où la tombola est interminable avec des lots de plus en plus ridicules, et un orchestre de valses et de trompettes qui vous casse les oreilles…
Je suis ravie de pouvoir danser quelques valses avec des anciens, mais il faudrait penser un peu aux jeunes, car nous sommes l’avenir.
Je pense qu’il y a un véritable enjeu sur la réflexion du rajeunissement de la conception des amicales, il y a un large public à séduire et reconquérir : les 15-50 ans.
J’espère que ce message sera compris et bien interprété ».

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