Aussi profonde qu’un grand bourgogne, déroulant des textes polis comme les tannins d’un cru classé, la revue LeRouge&leBlanc n’a pas trahi sa réputation en consacrant son dossier d’automne au Marcillac. A commencer par un historique bien troussé sur ce vignoble d’Aveyron qui s’étalait sur 2300 ha en 1789. La phylloxera n’aura pas sa peau grâce aux milliers de mineurs devenus vignerons œuvrant dans les galeries sous Decazeville. On comprend que c’est bien la fermeture des mines au début des années 60 qui faillit signer son arrêt de mort.
Mais comme pour la race Aubrac à la même époque, une poignée de paysans s’élevèrent contre cette mort programmée. La création de la coopérative de Valady suivie par l’obtention du label « vin délimité de qualité supérieure » (VDQS) relance le vignoble.
LeRouge&leBlanc ne manque pas de saluer le chemin parcouru et le profil de vins ancrés dans le terroir, rappelant que l’égrappage généralisé a atténué la rugosité du fer servadou autrefois caractéristique. On apprécie le ton juste des portraits de vignerons, à commencer par celui du président de l’appellation, Philippe Teulier. Et bien sûr, les commentaires de dégustation de quelques bonnes cuvées bien utiles pour garnir sa cave.
LeRouge&Leblanc
N°126
Prix 12 €
